Cicéron, Fragments

CICÉRON

ŒUVRES COMPLÈTES DE CICÉRON AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS PUBLIÉE SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE; INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR - TOME QUATRIÈME - PARIS - CHEZ FIRMIN DIDOT FRÈRES, FILS ET Cie. LIBRAIRES - IMPRIMERIE DE L'INSTITUT DE FRANCE - RUE JACOB, 56 - M DCCC LXIX

Fragments Des Ouvrages En Prose Et En Vers

1ère partie : FRAGMENTS DES DISCOURS PERDUS.

§ III. TITRES DES DISCOURS ENTIÈREMENT PERDUS.

2ème partie. FRAGMENTS DES NOTES OU MÉMOIRES.

3ème partie. FRAGMENTS DES DISCOURS QUI SONT PARVENUS JUSQU'A NOUS, MAIS AVEC DES LACUNES.

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ŒUVRES

COMPLÈTES



DE CICÉRON,


AVEC LA TRADUCTION EN FRANÇAIS,

PUBLIÉES

SOUS LA DIRECTION DE M. NISARD,

DE L'ACADÉMIE

INSPECTEUR GÉNÉRAL DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR.
 

TOME QUATRIEME






PARIS,


CHEZ FIRMIN DIDOT FRERES, FILS ET Cie, LIBRAIRES,
IMPRIMEURS DE L'INSTITUT DE FRANCE

RUE JACOB,  .

M DCCC LXIV

§ III.

TITRES DES DISCOURS ENTIÈREMENT PERDUS.

 

 

 

 

TITULI ORATIONUM DEPERDITARUM.

1.2. Pro Acilio, capitis reo, duas orationes habuit Cic. (Ep. fam. VIII. 30.)

3. Pro C. Antonio, collega Ciceronis in Consulatu. (Pr. Dom. c. 16.)

4. Pro muliere Arretina. (Pr. Caecin. c. 33.)

5. Pro Ascitio. (Pr. Cœlio c. 10.)

6. Pro Atratino. (Pr. Cœlio c. 1.)

7. In senatu de Consulatu suo, U. c .693. (Ad Attic. I,14.)

8. Pro Bestia, ambitus reo, a. 698. p. U. c. (Ad Q. Fratr. II, 3.)

9. Pro Caninio Gallo, a. 699. p. U. c. (Ep.fam. VII, I.)

10. Pro Cispio. (P. Planc, c. 31.)

11. Pro L. Corvino. Haec oratio biennio ante M. Ciceronis consulatum habita est. (Q. Cic. de Petit. Cons. c. 5.)

12. Pro Crasso dixit in senatu; a. 700 p. U. c. (Ep.fam. 1.9.)

13. 14. Pro Dolabella, capitis reo, a. 704 p. U. c (Ep. fam. III, 10.)

15. Pro Druso; a. 700 p. U. C. (Ad Att. IV, 15.)

16. Pro Messio ; a. 700 p. U. c. (Ad Att. IV, 15.)

17. Pro Q. Mucio, furti reo. (Fragm. Orat. in Toga candida.)

18. Pro C. Mustio. (In Verr. I, c. 53.)

19. Pro Scipione Nasica, ambitus reo; a. p. U. c. 694 (Ad Att. ii. 1.)

20. Pro C. Orcinino vel Orcinio. (Q. Cic. de Pet. Cons. c. 5.)

21. De pace vel περὶ ἀμνηστίας, in senatu habita tertio post Casaris caedem die. (Dio, XLIV, 63.)

22. Pro C. Pisone. (Pr. Placc, c. 39.)

23. Pro Popillio Laenate, a quo Cicero postea Antonii permissii interfectus est. ( Val. Max. V, c. 3.)

24. In Deponenda Provincia. (Ad Att. II, 1.)

25. De Reatinorum causa contra Interamnates ; a. 700 p. U. c. (ad Att. IV, 15.)

26. 27. Pro Saufeio. Hunc primum lege Pompeia, mox lege Plautia de vi defendit. (Ascon. in Milon.)

28. Pro Scamandro. (Pro Cluent. c. 17.)

29. 30. Pro Thermo. U. c. 695. ( Pro Flacco, c. 39.)

31. Pro Titinnia, in Curionem patrem. (Brut,  c  60.)

32. Pro Caes. Vopisco. (Philip. XI, c 5.)
 

§ III.

TITRES DES DISCOURS ENTIÈREMENT PERDUS.

I. 2. Pour Acilius, accusé de crime capital, et pour lequel il plaida deux fois. (Ep.fam. VII, 30.)

3. Pour C. Antoine, son collègue dans le consulat. (Pro Dom.c. 16.)

4. Pour une femme d'Arrezzo. (Pro Cœcina. c. 33.)

5. Pour Asciltus. (Pro Cœlio. c. 10.)

8. Pour Atratinus. (Id. c. 1.)

7. Sur son consulat, dans le sénat, en 693. (Ad Attic. I, 14.)

8. Pour Bestia, accusé de brigue, en 698. (Ad Quint, fratrem, II, 3.)

9. Pour Caninius Gallus, en 699. (Ep. fam. VII, 1.)

10. Pour Cispius. (Pro Plane, ch. 31.)

11. Pour P. Corvinus, deux ans avant le consulat de Cicéron. (Q. Cic. de Pet. Cons. ch. 5.)

12. Pour Crassus, dans le sénat, en 700. (Ep. fam. I, 9.

13. 14. Pour Dolabella, qu'il défendit deux fois dans une accusation capitale, en 704. (Ep.fam. III, 10.)

15. Pour Drusus, en 700. (Orat. Att. IV, 15.)

16. Pour Messius, en 700. ( Id. Ibid.)

17. Pour Q. Mucius, accusé de vol. (Frag. Orat. in Toga candida.)

18. Pour C. Mustius. (In Verrem, I, 53.)

19. Pour Scipion Nasica, accusé de brigue,en 694. (Ad Att. II,1.)

20. Pour C. Orcininus ou Orcinius. (Q. Cic.de Pet. Cons. ch. 5.)

21. Sur la paix, ou περὶ ἀμνηστίας, prononcé dans le sénat en 709, trois jours après le meurtre de César. (Dio, XLIV, 63.)

614.  22. Pour C. Pison. (pro Flacco, ch. 39.)

23. Pour Popillius Lénas, qui fut plus tard, à l'instigation d'Antoine, l'assassin de Cicéron. ( Val. Max. V, 3.)

24. En quittant le gouvernement d'une province. (Ad Att. ii,1.)

25. Pour les Réatins contre les Intéramniens, en 700. (Ad Att. IV, 15.)

26. 27. Pour Sauféius, qu'il défendit deux fois. (Ascon. in Milon.)

28. Pour Scamandre. (Pro Cluent. ch. 17.)

29. 30. Pour Thermus, qu'il défendit deux fois et fit absoudre deux fois, en 695. (Pro Flacco, ch. 39.)

31. Pour Titinnia, femme de Cotta, contre Curion le père. (Brut. ch. 60.)

32. Pour César Vopiscus. (Philipp. XI, ch. 5.)

 

DEUXIEME PARTIE. FRAGMENTS DES NOTES OU MÉMOIRES.

Cicéron avait l'habitude de préparer les notes des causes qu'il devait plaider, (de Senectute, ch. 11) afin de rédiger ensuite à loisir ses plaidoyers, pour les rendre dignes de la postérité. Ces notes étaient quelquefois publiées. Quintilien, X, 7, regrette que celles de Cicéron qui auraient été recueillies par Tiron, secrétaire de l'orateur romain, aient été perdues. Il ne nous en reste que trois fragments : l'un se rapporte à la troisième Verrine, ch. 33 : l'autre est cité par Diomède, I, p. 365; or. ne sait à quel discours le rattacher : le dernier est extrait de saint Jérôme, Apol. adversus Rufin, lib. I, et appartient à un discours que Cicéron prononça en faveur de ce même Gabinius, qui, pendant son tribunat, l'avait forcé de s'e«iler de Rome. Gabinius était accusé de concussion, et Rabirius Postumus était compris dans la même accusation. Gabinius fut condamné a l'exil, et plus tard fut rappelé par César. Cette singulière défense du plus dangereux et du plus puissant ennemi de Cicéron, par Cicéron lui-même, est mentionnée par Quinlilien, XI, 1 ; Val. Maxime, IV, 2, 4 ; Dion Cassius, XXXIX, 63 ; XLVI, 8. Cicéron cherche à l'expliquer, au plaidoyer pour Rabihus Postumus, ch. 8 et 12 ; il s'exprime même assez noblement sur le changement de ses rapports avec Gabinius.

Au reste, il ne publia pas cette défense, une sorte de pudeur l'empêchant peut-être .de mettre la postérité dans la confidence d'une de ses plus notables palinodies. Voici la passage cité par saint Jérôme :

 

PRO GABINIO.

1. Ego quum omnes amicitias tuendas semper putavi summa religione et fide, tum eas maxime, quae essent ex inimicitiis revocatae in gratiam : propterea quod integris amicitiis officium praetermissum, imprudentiae, vel, ut gravius inmterpretemur, négligentiae excusatione defenditur : post reditum in gratiam si quid est commissum, id non neglectum, sed violatum putatur, nec imprudente, sed perfidiae assignari solet. (Hteronymus, Apol. adv. Rufinum, lib. I.)

Pour Gabinius.

J'ai toujours pensé qu'il faut conserver fidèlement, religieusement les liaisons d'amitié, alors surtout qu'elles ont pris naissance à la suite d'anciennes inimitiés; car, un manquement à l'amitié que rien n'a encore altérée, on l'attribue à l'inattention, ou, si l'on veut être plus sévère, à la négligence; tandis qu'une fois qu'on s'est réconcilié, toute faute n'est plus un oubli, mais la violation d'un traité, ni une imprudence, mais une trahison. Saint Jérôme, Apologie contre Rufin, I.

 

615 TROISIEME PARTIE.

FRAGMENTS DES DISCOURS QUI SONT PARVENUS JUSQU'A NOUS, MAIS AVEC DES LACUNES.

Nous donnons ici tous les fragments qui appartiennent aux discours qui ne nous sont parvenus qu'incomplets. Nous traduisons même ceux extraits de Quintilien, afin que le lecteur puisse juger immédiatement à quels endroits du discours conservé il peut les rattacher.

FRAGMENTA ORATIONUM

MAGNAM PARTEM SUPERSTITIUM.

AD ORAT. PRO P. QUINTIO.

1. Turpis occultatio sui. Ulpianus, l. LIX.

AD ORAT. PRO M. FONTEIO.

1. Galli posthac dilutius potabnnt, quod illi venenum esse arbitrabuntur. Ammianus Marcellinus, xv, 29.

2. Mater tua, dum vixit, ludum; postquam mortua est, magistros habuit. Quintilianus, vi, 3.

3. Frumenti maximus numerus e Gallia, peditalus amplissime copiae e Gallia, equités numero plurimi e Gallia. Aquila, p. 25.

AD ORAT. PRO L. FLACCO.

1. lngenita levitas, et erudita vanitas. D. Hicronymus, Comm. ad Galat., i, 3; Epist., x, 3.

AD ORAT. IN L. PISONEM.

1. Quam benevolum hunc populo Romano, quamfidelem putatis? (Fronto, Exempl. Eloc.p. 368. Edit. Rom.)

2. (bis).. Quœ te belluam ex utero, non hominem fudil. Servius.

3. Insuber quidam fuit, idem mercator et praeco : is, quum Romam cum filia venisset, adolescentem nobilem Cissonium, hominis fortissinii lilium, ausus est appellare. Filiam collocavit. Asconius.

4. Quum tibi tota cognatio in sarraco advehatur. Quintilianus, viii, 3.

5. Proxime Pompeium sedebam. Diomedes, i, p. 405.

6. Caput opponis, cum eo coniscans. Quintilianus, viii, 3.

7. Circa vers, a primo, xxx. Quod minimum specimen in te ingenii? ingenii autem? imo ingenui hominis ac liberi ? qui colore ipso patriam aspernaris, oratione genus, moiïbus nomen. Asconius.

8. Circa vers, a primo  lxxx. Hoc non ad conlemnendam Placentiam pertinet, unde se is ortum gloriari solet : neque enim hoc mea natura fert; nec municipii, praesertim de me optime meriti, dignitas patitur. Id.

9. Paullo post de avo Pisonis paterno. Hic quum ad Padum Placentiœ forte consedisset, paucis post annis in earn civitatem (nam turn erat civitas) adscendil. Prius enim Gallus, dein Gallicanus, extremo Semiplacentinus baberi cœptus est. Id.

10. Circo vers. a primo.... Lautiorem pater tuus socerum, quam C. Piso... in illo luctu.... Non ei filiam meam collocavi, quem ego, potestas quum omnium fuisset, unum potissimum delegissem? Id.

AD ORATIONEM PRO MILONE.

1. An hujus ille legis, quam Sextus Clodius a se inventam gloriatur, mentionem facere ausus esset, vivo Milone, ne dicam consule? Quintilian. ix, 2.

2... Profuerit occidi Milonem; convertite animos nune vicissim ad Milonem. Quid Milonis intererat interfici Clodium? quid erat, cur Milo, non dicam, admitieret, sed optaret ? Obstabat in spe consulatu« Miloni Clodiiu. At eo repugnante fiebat : imo vero eo fiebat magis; nec me suffragatore meliore utebatur, quam Clodio. Valebat apud vos, judices, Milonis erga me remque publican meritorum memoria; valebant preces et lacrymae nostrae, quibus ego tum vos mirifice moverï sentiebam ; sed plus multo valebat periculorum impendentium timor. Quis enim erat civium, qui sibi solutam P. Clodii praeturam sine maximo rerum novarum metu proponeret? Solutam autem fore videbatis, nisi esset, etc. E Taurinensi palimpsesto.

SUPPLÉMENT AU DISCOURS POUR P. QUINTIUS.

1. II est honteux de se cacher. Ulpien, L. LIX.

AU DISCOURS POUR M. FONTÉIUS.

1. Les Gaulois boiront désormais un peu plus mêlée cette liqueur, qu'ils prendront pour un poison. Ammien Marcellin, XV, 29.

2. Tant que votre mère vécut, elle tint une école ; après sa mort, elle eut des maîtres. Quintilien, VI, 3.

3. C'est de la Gaule qu'on envoyait le plus de blé, de la Gaule qu'on tirait le plus d'infanterie, et de la Gaule le plus de cavalerie. Aquila, p. 25.

AU DISCOURS POUR FLACCUS.

I. Leur légèreté innée et leur ingénieuse vanité. Saint Jérôme, Com. aux Galat. I,3; Épitre, X, 3.

AU DISCOURS CONTBE L. PISON.

1. Quelle est, pensez-vous, sa bienveillance, sa fidélité envers le peuple Romain? Fronton. Ex. d'Eloc, p. 369.

2. Ce n'est pas un homme, c'est un monstre, qu'elle a enfanté. Servius.

3. Un Insubrien, à la fois marchand et crieur public, vint à Rome avec sa fille, et osa s'adressera un jeune noble, Césonius, fils d'un citoyen plein de cœur. Il lui donna sa fille. Asconius.

4. Quand toute ta parenté est arrivée à Rome sur un char gaulois. Quintilien, VIII, 3.

5. J'étais assis tout près de Pompée. Diomède, I, p. 405.

6. Tu l'attaques, la tête en avant, comme un bélier. Quintilien, VIII, 3.

7. Vers la ligne XXX. Quelle imperceptible preuve d'esprit as-tu donnée ? Que dis-je, d'esprit? mais de noble et libre naissance? toi qui renies ta patrie par la couleur même de ton visage, ta famille par ta manière de parler, ton nom par tes mœurs ! Asconius.

616 8. Vers la ligne LXXX. Non que je méprise Plaisance, dont il se fait gloire d'être originaire; rien n'est moinsdansmes habitudes,et la dignité de cette ville municipale, qui a tant de droits à ma reconnaissance, ne le permettrait pas. Id.

9. Un peu plus bas, en parlant de l'aïeul maternel de Pison. Le hasard l'ayant fixé sur les rives du Pô, près de Plaisance, il porta, quelques années après, son domicile jusque dans la cité ( car alors elle avait ce titre). On le regarda d'abord comme Gaulois, ensuite comme Gaulois métis, enfin comme demi-Plaisantin. Id.

10. Vers la ligne... Il fut plus magnifique que C. Pison, le beau-père... de ton père dans ce deuil... Eh! n'ai-je pas donné ma fille en mariage à celui que j'aurais choisi entre lous les Romains, si ce choix m'eût été permis? Id.

AU DISCOURS POUR MILON.

1. Et cette loi que Sextus Clodius se glorifie d'avoir imaginée, Clodius aurait-il osé en parler, je ne dis pas sous le consulat, mais du vivant de MiIon? Quintilien, ix, 2.

2. Vous avez entendu quel intérêt Clodius avait à se défaire de Milon. Passez maintenant à celui-ci. Quel intérêt Milon avait-il à tuer Clodius? Quel motif avait-il, je ne dis pas pour le faire, mais seulement pour le désirer? Clodius était un obstacle à Milon, qui visait au consulat. Mais, en dépit de Clodius, Milon atteignit son but ; que dis-je ? il était alors bien mieux servi par la haine de Clodius que par mon propre zèle. Milon vous intéressait, juges, par le souvenir de ses services envers la république et envers moi, par nos larmes et par nos prières, qui vous émurent, comme je le vis alors, profondément, et surtout par la crainte des dangers près de fondre sur vous. Quel homme, en effet, n'eut craint les plus épouvantables révolutions, si Clodius allait sans contrôle exercer sa préture? Or, vous pressentiez qu'il en serait ainsi, à moins que.... Extrait du manuscrit de Turin.