Aristote : Histoire des Animaux

ARISTOTE

HISTOIRE DES ANIMAUX. TOME DEUX

LIVRE VI. chapitres I à X - XI à XX - XXI à XXX

Traduction française : BARTHÉLEMY SAINT-HILAIRE.

LIVRE V

 

 

HISTOIRE DES ANIMAUX.

LIVRE SIXIÈME.

 

 

 

 

LIVRE VI

CHAPITRE PREMIER

De l'accouplement et de la ponte des oiseaux; époques diverses; la poule pond presque toute l'année; les poules d'Adria; fécondité excessive de certaines poules; les oiseaux qui ont des serres sont peu féconds ; des nids des oiseaux ; quelques-uns n'en font pas et déposent leurs œufs sur terre; nid du mérops; nids singuliers des grives; nid de la huppe dans les vieux arbres ; nid du coucou ; nid du tétrix, qui s'appelle aussi ourax, à Athènes.

[559a] 1 Οἱ δ´ ὄρνιθες ᾠοτοκοῦσι μὲν ἅπαντες, ἡ δ´ ὥρα τῆς ὀχείας καὶ οἱ τόκοι οὐ πᾶσιν ὁμοίως ἔχουσιν. Τὰ μὲν γὰρ καὶ ὀχεύεται καὶ τίκτει κατὰ πάντα τὸν χρόνον ὡς εἰπεῖν, οἷον ἀλεκτορὶς καὶ περιστερά, ἡ μὲν ἀλεκτορὶς ὅλον τὸν ἐνιαυτὸν ἔξω δύο μηνῶν τῶν ἐν τῷ χειμῶνι τροπικῶν. 2 Πλῆθος δὲ τίκτουσιν ἔνιαι καὶ τῶν γενναίων πρὸ ἐπῳασμοῦ καὶ ἑξήκοντα· καίτοι ἧττον πολυτόκοι αἱ γενναῖαι τῶν ἀγεννῶν εἰσιν. Αἱ δ´ Ἀδριαναὶ ἀλεκτορίδες εἰσὶ μὲν μικραὶ τὸ μέγεθος, τίκτουσι δ´ ἀν´ ἑκάστην ἡμέραν· εἰσὶ δὲ χαλεπαί, καὶ κτείνουσι τοὺς νεοττοὺς πολλάκις· χρώματα δὲ παντοδαπὰ ἔχουσιν. Τίκτουσι δὲ καὶ οἰκογενεῖς ἔνιαι δὶς τῆς ἡμέρας· ἤδη δέ τινες λίαν πολυτοκήσασαι ἀπέθανον διὰ ταχέων. 3 Αἱ μὲν οὖν ἀλεκτορίδες τίκτουσιν, ὥσπερ εἴρηται, συνεχῶς· περιστερὰ δὲ καὶ φάττα καὶ τρυγὼν καὶ οἰνὰς διτοκοῦσι μέν, ἀλλ´ αἱ περιστεραὶ καὶ δεκάκις τοῦ ἐνιαυτοῦ τίκτουσιν. 4 Οἱ δὲ πλεῖστοι τῶν ὀρνίθων τίκτουσι τὴν ἐαρινὴν ὥραν, καί εἰσιν οἱ μὲν πολύγονοι αὐτῶν, πολύγονοι δὲ διχῶς, οἱ μὲν τῷ πολλάκις, ὥσπερ αἱ περιστεραί, οἱ δὲ τῷ πολλά, ὥσπερ αἱ ἀλεκτορίδες. Τὰ δὲ γαμψώνυχα πάντα ὀλιγόγονά ἐστιν, ἔξω κεγχρίδος· αὕτη δὲ πλεῖστα τίκτει τῶν γαμψωνύχων. Ὦπται μὲν οὖν καὶ τέτταρα ἤδη, τίκτει δὲ καὶ πλείω.

Τίκτουσι δὲ τὰ μὲν ἄλλα ἐν νεοττιαῖς, τὰ δὲ μὴ πτητικὰ ἐν νεοττιαῖς οὐδαμῶς, οἷον οἵ τε [559b] πέρδικες καὶ οἱ ὄρτυγες, ἀλλ´ ἐν τῇ γῇ, ἐπηλυγαζόμενα ὕλην. Ὡσαύτως δὲ καὶ κόρυδος καὶ τέτριξ. Ταῦτα μὲν οὖν ὑπηνέμους ποιεῖται τὰς νεοττεύσεις· ὃν δ´ οἱ Βοιωτοὶ καλοῦσιν εἴροπα, εἰς τὰς ὀπὰς ἐν τῇ γῇ καταδυόμενος νεοττεύει μόνος. 6 Αἱ δὲ κίχλαι νεοττιὰν μὲν ποιοῦνται ὥσπερ αἱ χελιδόνες ἐκ πηλοῦ ἐπὶ τοῖς ὑψηλοῖς τῶν δένδρων, ἐφεξῆς δὲ ποιοῦσιν ἀλλήλαις καὶ ἐχομένας, ὥστ´ εἶναι διὰ τὴν συνέχειαν ὥσπερ ὁρμαθὸν νεοττιῶν. Ὁ δ´ ἔποψ μόνος οὐ ποιεῖται νεοττιὰν τῶν καθ´ ἑαυτὰ νεοττευόντων, ἀλλ´ εἰσδυόμενος εἰς τὰ στελέχη ἐν τοῖς κοίλοις αὐτῶν τίκτει, οὐδὲν συμφορούμενος. Ὁ δὲ κόραξ καὶ ἐν οἰκίᾳ νεοττεύει καὶ ἐν πέτραις. Ἡ δὲ τέτριξ, ἣν καλοῦσιν Ἀθηναῖοι οὔραγα, οὔτ´ ἐπὶ τῆς γῆς νεοττεύει οὔτ´ ἐπὶ τοῖς δένδρεσιν, ἀλλ´ ἐπὶ τοῖς χαμαιζήλοις φυτοῖς.
 

 

 

[559a] 1 Tous les oiseaux sans exception sont ovipares. Mais l'époque de l'accouplement n'est pas la même pour tous, non plus que l'époque de la ponte. Il y en a qui s'accouplent et qui pondent presque en tout temps : par exemple, la poule et le pigeon. La poule pond, on peut dire, durant toute l'année, si l'on en excepte deux mois, aux environs du solstice d'hiver. 2 Parmi les poules de belle race, il y en a qui font jusqu'à soixante œufs avant de couver. Cependant, les poules de belle race sont encore moins fécondes que les poules de race commune. Les poules d'Adria sont de petite taille; mais elles pondent chaque jour; elles sont méchantes, et souvent elles tuent leurs poussins. Elles sont de diverses couleurs. Quelques poules domestiques pondent jusqu'à deux fois par jour ; et on en a vu mourir en peu de temps de cet excès de fécondité. 3  Ainsi qu'on vient de le dire, les poules pondent sans interruption. Le pigeon, le ramier, la tourterelle et le vineux pondent deux œufs à chaque fois ; et le pigeon pond jusqu'à dix fois dans le cours de l'année. 4 C'est au printemps que pondent la plupart des oiseaux. Il y en a qui sont très féconds; mais on peut entendre cette fécondité de deux manières : on dit des uns qu'ils sont féconds, parce qu'ils pondent souvent, comme les pigeons; on le dit des autres, parce qu'ils font beaucoup d'œufs à la fois, comme les poules. Tous les oiseaux qui ont des serres sont peu féconds, excepté la cresserelle. C'est elle aussi qui, de tous les oiseaux armés de serres, pond le plus d'œufs; on en a vu pondre jusqu'à quatre œufs; et même encore davantage.

5 En général, les oiseaux pondent dans des nids; mais ceux qui ne volent pas beaucoup ne font pas de nids : par exemple, les [559b] perdrix et les cailles, qui pondent sur terre, en recouvrant leurs œufs de branchages. On en peut dire autant de l'alouette et de la tétrix. Ces oiseaux construisent leurs nids en plein air ; et l'oiseau que les Béotiens appellent Mérops, est le seul qui fasse son nid en se fourrant dans les trous de la terre. 6 Les grives font leurs nids, comme les hirondelles, avec de la boue, sur le sommet des arbres. Elles les placent les uns à la suite des autres; ils se tiennent de façon que leur continuité fait une chaîne de nids. La huppe est la seule, parmi les oiseaux qui font des nids séparés, à n'en pas faire ; elle se fourre dans les vieux troncs d'arbres, et elle pond ses œufs sans rien apporter dans les trous qu'ils présentent. Le Circus niche dans les maisons, ou dans les roches. La Tétrix, qu'à Athènes on appelle l'Ourax, ne pond, ni sur terre, ni sur les arbres, mais sur les plantes rampantes qu'elle trouve à terre.
 

§ 1. Tous les oiseaux... Ce sujet nouveau ne tient en rien à ce qui précède. Voir la Dissertation préliminaire sur la composition de l'Histoire des animaux.

L'époque de l'accouplement... Aristote a déjà traité ce sujet, plus haut, liv. V, ch. xi, § 2.

Deux mois aux environs. Un mois avant, un mois après.

§ 2. De belle race. Il y avait sans doute en Grèce des variétés de gallinacés comme dans nos climats; et de plus, il y a toujours du choix môme dans une seule et même race, sans parler des races exotiques du genre de celle que les Grecs pouvaient tirer des pays voisins.

Soixante œufs. Il n'y a là rien d'impossible, quoique ce nombre soit très fort.

Moins fécondes. Le même détail se retrouve dans le Traité de la gênération des animaux, liv. III, § 6, p. 216, édit. Aubert et Wimmer.

Les poules d'Adria. Elles sont encore citées dans ce passage du Traité de la Génération, pour leur fécondité et leur petitesse, Les manuscrits sont en général d'accord sur le nom de ces poules pour les appeler adjectivement Adrianiquee; quelques éditeurs les appellent Adrianes. Adria était le nom de deux villes en Italie, l'une à l'embouchure du Pô, et qui a donné sans doute son nom à la mer Adriatique; l'autre, dans le Picénum. Il est probable qu'il s'agit ici de l'une des deux.

Deux fois par jour. Il paraît que les zoologistes modernes ont constaté aussi des faits de ce genre, dans certains pays. Ce sont des cas rares ; mais qui sont possibles.

On en a vu mourir. Ce renseignement est répété dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 10, p. 218, édit. et trad. de MM. Aubert et Wimmer.

§ 3. Deux ceufs à chaque fois. Ceci est répété dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 9; et aussi, liv. IV, § 77, p. 324, édit. ettrad. Aubert et Wimmer.

Jusqu'à dix fois. C'est exact.

§ 4. Entendre cette fécondité de deux manières. Distinction exacte.

La cresserelle. Ou peut-être, l'émouchet.

Pond le plus d'œufs. Il paraît que c'est de quatre à six, comme Aristote le dit.

§ 5. Ceux qui ne volent pas beaucoup. L'observation est ingénieuse et vraie.

 — Qui pondent sur terre. Le fait est exact ; et ces deux oiseaux ne prennent pas même le soin de recouvrir leur nid de branchages.

 — Tétrix. On ne sait pas précisément ce qu'est cet oiseau, qui n'est nommé que dans ce passage. Voir un peu plus bas, à la fin du § 6 ; et aussi, le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 106, § 109. Ce doit être un oiseau du genre de l'alouette ou de la perdrix.

Mérops. Ou Érops ; les manuscrits varient. Le mot de Mérops a été conservé par la zoologie moderne pour un oiseau qui fait effectivement son nid dans les trous de la terre, Merops apiarius, ou apiaster. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 990. « Le mérops niche en société dans les creux du sol. »

§ 6. Sur le sommet des arbres. Ce n'est pas là que les hirondelles font le plus généralement leur nid.

 — Une chaîne de nids. Il ne paraît pas que ce détail soit exact.

Qui font des nids séparés. Le sens de cette phrase n'est pas très clair; peut-être, faudrait-il traduire simplement « Qui se font des nids ».

Sans rien apporter. Comme le font la plupart des autres oiseaux.

Le Circus. J'ai conservé le mot grec, qu'a gardé aussi la zoologie moderne pour désigner une espèce de Busard ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 1002.

Ourax. Voir le paragraphe précédent. Dans la zoologie actuelle, l'ourax est une espèce de gallinacé hocco; voir aussi la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 979. Schneider croit d'ailleurs que la tétrix nommée dans le § 6 n'est plus celle qui est nommée dans le § 5. Camus croit, d'après Buffon, qu'il s'agit du Tétrax urogallus. Ces identifications sont très difficiles.

 

 

CHAPITRE II.

Des œufs des oiseaux ; leurs deux parties, le jaune et le blanc ; variétés dans la couleur des œufs ; de l'incubation naturelle et factice ; procédés égyptiens ; de la semence des oiseaux ; développements successifs de l'œuf ; œufs extraordinaires ; œufs de coqs ; des œufs-clairs ; leurs caractères spéciaux ; effets de la température sur les œufs; effets de certaines manœuvres sur les œufs ; les œufs-clairs peuvent devenir féconds ; du blanc et du jaune de l'œuf ; leurs différences relativement au chaud et au froid ; membrane qui isole le blanc et le jaune dans l'œuf; les deux globules; fécondation et ponte des poules; les perdrix; durée différente de la formation des œufs selon les espèces ; la femelle du pigeon ; baisers des pigeons avant l'accouplement.

1 Τὸ δ´ ᾠὸν ἁπάντων ὁμοίως τῶν ὀρνίθων σκληρόδερμόν ἐστιν, ἐὰν γόνῳ γένηται καὶ μὴ διαφθαρῇ (ἔνια γὰρ μαλακὰ τίκτουσιν αἱ ἀλεκτορίδες), καὶ δίχροα τὰ ᾠὰ τῶν ὀρνίθων, ἐκτὸς μὲν τὸ λευκόν, ἐντὸς δὲ τὸ ὠχρόν. Διαφέρουσι δὲ καὶ τὰ τῶν περὶ ποταμοὺς καὶ λίμνας γινομένων ὀρνέων πρὸς τὰ τῶν ξηροβατικῶν· πολλαπλάσιον γὰρ ἔχει τὰ τῶν ἐνύδρων κατὰ λόγον τὸ ὠχρὸν πρὸς τὸ λευκόν. 2 Καὶ τὰ χρώματα δὲ τῶν ᾠῶν διαφέρει κατὰ τὰ γένη τῶν ὀρνίθων· τῶν μὲν γὰρ λευκά ἐστι τὰ ᾠά, οἷον περιστερᾶς καὶ πέρδικος, τῶν δ´ ὠχρά, οἷον τῶν περὶ τὰς λίμνας, τῶν δὲ κατεστιγμένα, οἷον τὰ τῶν μελεαγρίδων καὶ φασιανῶν· τὰ δὲ τῆς κεγχρίδος ἐρυθρά ἐστιν ὥσπερ μίλτος.
Ἔχει δὲ τὸ ᾠὸν διαφοράν· τῇ μὲν γὰρ ὀξὺ τῇ δὲ πλατύτερόν ἐστιν· ἐξιόντος δ´ ἡγεῖται τὸ πλατύ. Ἔστι δὲ τὰ μὲν μακρὰ καὶ ὀξέα τῶν ᾠῶν θήλεα, τὰ δὲ στρογγύλα καὶ περιφέρειαν ἔχοντα κατὰ τὸ ὀξὺ ἄρρενα.3 Ἐκλέπεται μὲν οὖν ἐπῳαζόντων τῶν ὀρνίθων, [560a] οὐ μὴν ἀλλὰ καὶ αὐτόματα ἐν τῇ γῇ ὥσπερ ἐν Αἰγύπτῳ, κατορυττόντων εἰς τὴν κόπρον· καὶ ἐν Συρακούσαις δὲ φιλοπότης τις ὑποτιθέμενος ὑπὸ τὴν ψίαθον εἰς τὴν γῆν τοσοῦτον ἔπινεν, ὡς φασί, χρόνον συνεχῶς, ἕως ἐκλέποι τὰ ᾠά. Ἤδη δὲ καὶ κείμενα ἐν ἀγγείοις ἀλεεινοῖς ἐξεπέφθη καὶ ἐξῆλθεν αὐτόματα.

4 Ἡ μὲν οὖν γονὴ πάντων τῶν ὀρνίθων λευκή, ὥσπερ καὶ τῶν ἄλλων ζῴων· ὅταν δ´ ὀχευθῇ, ἄνω πρὸς τὸ ὑπόζωμα λαμβάνει ἡ θήλεια. Καὶ τὸ μὲν πρῶτον λευκὸν καὶ μικρὸν φαίνεται, ἔπειτα ἐρυθρὸν καὶ αἱματῶδες, αὐξανόμενον δ´ ὠχρὸν καὶ ξανθὸν ἅπαν· ὅταν δ´ ἤδη γίνηται ἁδρότερον, διακρίνεται, καὶ ἔσω μὲν τὸ ὠχρὸν ἔξω δὲ τὸ λευκὸν περιίσταται. Ὅταν δὲ τελειωθῇ, ἀπολύεταί τε καὶ ἐξέρχεται οὕτω τῷ καιρῷ ἐκ τοῦ μαλακὸν εἶναι μεταβάλλον ἐπὶ τὸ σκληρόν, ὥστ´ ἐξέρχεται μὲν οὔπω πεπηγός, ἐξελθὸν δ´ εὐθὺς πήγνυται καὶ γίνεται σκληρόν, ἂν μὴ ἐξίῃ νενοσηκός. 5 Ἐφάνη δ´ ἤδη, οἷον ἔν τινι καιρῷ γίνεται τὸ ᾠόν (ἅπαν γὰρ ὠχρὸν ὁμοίως ἐστίν, ὥσπερ ὕστερον ὁ νεοττός), τοιαῦτα καὶ ἐν ἀλεκτρυόνι διαιρουμένῳ ὑπὸ τὸ ὑπόζωμα, οὗπερ αἱ θήλειαι ἔχουσι τὰ ᾠά, τὸ μὲν εἶδος ὠχρὰ ὅλα, τὸ δὲ μέγεθος ἡλίκα ᾠά· ἃ ἐν τέρατος λόγῳ τιθέασιν. 6 Οἱ δὲ λέγοντες ὅτι ὑπολείμματά ἐστι τὰ ὑπηνέμια τῶν ἔμπροσθεν ἐξ ὀχείας γενομένων, οὐκ ἀληθῆ λέγουσιν· ὦπται γὰρ ἱκανῶς ἤδη ἀνόχευτοι νεοττίδες ἀλεκτορίδων καὶ χηνῶν τίκτουσαι ὑπηνέμια. Τὰ δ´ ᾠὰ τὰ ὑπηνέμια ἐλάττω μὲν τῷ μεγέθει γίνεται καὶ ἧττον ἡδέα καὶ ὑγρότερα τῶν γονίμων, πλήθει δὲ πλείω· ὑποτιθεμένων δὲ τῇ ὄρνιθι οὐδὲν παχύνεται τὸ ὑγρόν, ἀλλὰ τό τ´ ὠχρὸν διαμένει καὶ τὸ λευκὸν ὅμοια ὄντα. Γίνεται δ´ ὑπηνέμια πολλῶν, οἷον ἀλεκτορίδος, πέρδικος, περιστερᾶς, ταῶνος, χηνός, χηναλώπεκος.

7 Ἐκλέπεται δ´ ἐπῳαζουσῶν ἐν τῷ θέρει θᾶττον ἢ ἐν τῷ χειμῶνι· ἐν ὀκτωκαίδεκα [560b] γὰρ ἡμέραις αἱ ἀλεκτορίδες ἐν τῷ θέρει ἐκλέπουσιν, ἐν δὲ τῷ χειμῶνι ἐνίοτ´ ἐν πέντε καὶ εἴκοσιν. Διαφέρουσι μέντοι καὶ ὄρνιθες ὀρνίθων τῷ ἐπῳαστικώτεραι εἶναι ἕτεραι ἑτέρων. Ἐὰν δὲ βροντήσῃ ἐπῳαζούσης, διαφθείρεται τὰ ᾠά. 8 Τὰ δὲ καλούμενα ὑπό τινων κυνόσουρα καὶ οὔρια γίνεται τοῦ θέρους μᾶλλον. Ζεφύρια δὲ καλεῖται τὰ ὑπηνέμια ὑπό τινων, ὅτι ὑπὸ τὴν ἐαρινὴν ὥραν φαίνονται δεχόμεναι τὰ πνεύματα αἱ ὄρνιθες· τοιοῦτον δὲ ποιοῦσι καὶ τῇ χειρί πως ψηλαφώμεναι. 9 Γίνεται δὲ τὰ ὑπηνέμια γόνιμα καὶ τὰ ἐξ ὀχείας ἤδη ἐνυπάρχοντα μεταβάλλει τὸ γένος εἰς ἄλλο γένος, ἐὰν πρὶν μεταβαλεῖν ἐκ τοῦ ὠχροῦ εἰς τὸ λευκὸν ὀχεύηται ἡ τὰ ὑπηνέμια ἔχουσα ἢ τὰ γόνῳ εἰλημμένα ἐξ ἑτέρου ὄρνιθος· καὶ γίνεται τὰ μὲν ὑπηνέμια γόνιμα, τὰ δὲ προϋπάρχοντα κατὰ τὸν ὕστερον ὀχεύοντα ὄρνιθα. Ἐὰν δ´ ἤδη μεταβαλλόντων εἰς τὸ λευκόν, οὐδὲν μεταβάλλει οὔτε τὰ ὑπηνέμια ὥστε γίνεσθαι γόνιμα, οὔτε τὰ γόνῳ κυούμενα ὥστε μεταβαλεῖν εἰς τὸ τοῦ ὀχεύοντος γένος. 10 Καὶ ἐὰν ὑπαρχόντων δὲ μικρῶν διαλείπῃ ἡ ὀχεία, οὐδὲν ἐπαυξάνεται τὰ προϋπάρχοντα· ἐὰν δὲ πάλιν ὀχεύηται, ταχεῖα γίνεται ἡ ἐπίδοσις εἰς τὸ μέγεθος.

11 Ἔχει δὲ φύσιν τοῦ ᾠοῦ τὸ ὠχρὸν καὶ τὸ λευκὸν ἐναντίαν οὐ μόνον τῷ χρώματι ἀλλὰ καὶ τῇ δυνάμει· τὸ μὲν γὰρ ὠχρὸν ὑπὸ τοῦ ψύχους πήγνυται, τὸ δὲ λευκὸν οὐ πήγνυται ἀλλ´ ὑγραίνεται μᾶλλον· ὑπὸ δὲ τοῦ πυρὸς τὸ μὲν λευκὸν πήγνυται, τὸ δ´ ὠχρὸν οὐ πήγνυται ἀλλὰ μαλακὸν διατελεῖ, ἂν μὴ κατακαυθῇ, καὶ μᾶλλον ἑψόμενον ἢ πυρούμενον συνίσταται καὶ ξηραίνεται. 12 Ἑκάτερον δὲ χωρὶς ὑμένι διείληπται ἀπ´ ἀλλήλων. Αἱ δὲ πρὸς τῇ ἀρχῇ τοῦ ὠχροῦ χάλαζαι οὐδὲν συμβάλλονται πρὸς τὴν γένεσιν, ὥσπερ τινὲς ὑπολαμβάνουσιν· εἰσὶ δὲ δύο, ἡ μὲν κάτωθεν ἡ δ´ ἄνωθεν. Συμβαίνει δὲ περὶ τὸ ὠχρὸν καὶ τὸ λευκὸν καὶ 〈τόδε〉 ὅταν ἐξαιρεθέντα συνεράσῃ [561a] τις πλείω τοιαῦτα εἰς κύστιν καὶ ἕψῃ μαλακῶς καὶ μὴ συντόνῳ τῷ πυρί, τὸ ὠχρὸν εἰς τὸ μέσον συνέρχεται πᾶν, κύκλῳ δὲ τὸ λευκὸν περιίσταται.

13 Τῶν δ´ ἀλεκτορίδων αἱ νεοττίδες πρῶτον τίκτουσιν εὐθὺς ἀρχομένου τοῦ ἔαρος, καὶ πλείω τίκτουσιν ἢ αἱ πρεσβύτεραι· ἐλάττω δὲ τῷ μεγέθει τὰ ἐκ τῶν νεωτέρων. Ὅλως δ´ ἐὰν μὴ ἐπῳάζωσιν αἱ ὄρνιθες, διαφθείρονται καὶ κάμνουσιν. Ὀχευθεῖσαι δ´ αἱ μὲν ὄρνιθες φρίττουσί τε καὶ ἀποσείονται καὶ πολλάκις κάρφος περιβάλλονται (ποιοῦσι δὲ τὸ αὐτὸ τοῦτο καὶ τεκοῦσαι ἐνίοτε) αἱ δὲ περιστεραὶ ἐφέλκουσι τὸ ὀρροπύγιον, οἱ δὲ χῆνες κατακολυμβῶσιν. 14 Αἱ δὲ κυήσεις καὶ αἱ τῶν ὑπηνεμίων ᾠῶν συλλήψεις ταχεῖαι γίνονται ταῖς πλείσταις τῶν ὀρνίθων, οἷον καὶ τῇ πέρδικι, ὅταν ὀργᾷ πρὸς τὴν ὀχείαν· ἐὰν γὰρ κατὰ πνεῦμα στῇ τοῦ ἄρρενος, κυΐσκεται καὶ εὐθὺς ἄχρηστος γίνεται πρὸς τὰς θήρας· ὄσφρησιν γὰρ δοκεῖ ἔχειν ἐπίδηλον ὁ πέρδιξ.

15 Ἡ δὲ τοῦ ᾠοῦ γένεσις μετὰ τὴν ὀχείαν καὶ ἐκ τοῦ ᾠοῦ πάλιν συμπεττομένου ἡ τοῦ νεοττοῦ γένεσις οὐκ ἐν ἴσοις χρόνοις συμβαίνει πᾶσιν, ἀλλὰ διαφέρει κατὰ τὰ μεγέθη τῶν γεννώντων. Συνίσταται δὲ τὸ τῆς ἀλεκτορίδος ᾠὸν μετὰ τὴν ὀχείαν καὶ τελειοῦται ἐν δέχ´ ἡμέραις ὡς ἐπὶ τὸ πολύ· 16 καὶ τῆς περιστερᾶς δ´ ἐν μικρῷ ἐλάττονι. Δύνανται δ´ αἱ περιστεραὶ καὶ ἤδη τοῦ ᾠοῦ ἐν ὠδῖνι ὄντος κατέχειν· ἐὰν γάρ τι ἐνοχληθῇ ὑπό τινος ἢ περὶ τὴν νεοττείαν ἢ πτερὸν ἐκτιλθῇ ἢ ἄλλο τι πονήσῃ καὶ δυσαρεστήσῃ, κατέχει καὶ οὐ τίκτει μελλήσασα. 17 Ἴδια δὲ περὶ τὰς περιστερὰς συμβαίνει καὶ τάδε περὶ τὴν ὀχείαν. Κυνοῦσί τε γὰρ ἀλλήλας, ὅταν μέλλῃ ἀναβαίνειν ὁ ἄρρην, ἢ οὐκ ἂν ὀχεύσειεν· ὁ μὲν πρεσβύτερος τὸ πρῶτον, ὕστερον μέντοι ἀναβαίνει καὶ μὴ κύσας· οἱ δὲ νεώτεροι ἀεὶ τοῦτο ποιήσαντες ὀχεύουσιν. Τοῦτό [τε] δὴ ἴδιον ποιοῦσι. Καὶ ἔτι αἱ θήλειαι ἀλλήλαις ἀναβαίνουσιν, ὅταν ἄρρην μὴ παρῇ, κύσασαι ὥσπερ οἱ ἄρρενες· καὶ οὐδὲν προϊέμεναι εἰς ἀλλήλας τίκτουσιν ᾠὰ πλείω ἢ τὰ γόνῳ γινόμενα, ἐξ ὧν οὐ γίνεται νεοττὸς οὐδείς, ἀλλ´ ὑπηνέμια πάντα τὰ τοιαῦτά ἐστιν.

 

 

1 L'œuf de tous les oiseaux est uniformément revêtu d'une enveloppe dure, lorsqu'il est fécondé et que rien ne l'a altéré ; seulement, les poules ont parfois des œufs mous. Les œufs des oiseaux sont formés de deux parties de couleur différente ; la partie la plus extérieure est blanche ; la partie centrale est jaune. Entre les œufs des oiseaux d'eau et de marais,et les œufs des oiseaux habitant des lieux secs, il y a cette différence que, toute proportion gardée, les œufs des oiseaux d'eau ont beaucoup plus de jaune que de blanc. 2 La couleur des œufs varie avec les espèces ; tantôt les œufs sont blancs, comme les œufs de pigeon et de perdrix ; tantôt ils sont jaunes, comme ceux des oiseaux de marécages. D'autres sont mouchetés de points, comme ceux de pintades et de faisans. Les œufs de cresserelle sont rouges, comme du vermillon. L'œuf présente cette différence qu'il est pointu par un bout, et gros par l'autre ; quand il sort, c'est par le gros bout d'abord. Les œufs longs et pointus donnent des mâles; ceux qui sont arrondis et qui ont un cercle vers la pointe, sont des femelles. 3 Les œufs viennent à éclosion et à maturité par l'incubation des oiseaux. [560a] Parfois, ils éclosent aussi tout seuls, comme en Égypte, où on les enfouit dans le fumier. On prétend qu'à Syracuse un ivrogne, ayant mis des œufs en terre sous sa natte, resta si longtemps à boire, sans désemparer, que les œufs arrivèrent à éclosion. On a même mis des œufs dans des vases qu'on chauffait ; ils y étaient couvés; et les petits en sortaient spontanément.

4 La semence des oiseaux est blanche, comme celle des autres animaux. Après l'accouplement, la femelle l'attire dans la partie supérieure du diaphragme. D'abord, l'œuf se montre petit et blanc; ensuite, il devient rouge et couleur de sang. En grossissant, il devient tout entier jaune et roux. A mesure qu'il se développe de plus en plus, il se divise ; le jaune se place au milieu, et le blanc l'entoure extérieurement. Enfin, quand l'œuf est complet, il se détache, et il sort de la façon suivante : à ce moment, de mou qu'il était, il change pour prendre de la fermeté ; mais quand il sort, il n'a pas encore toute sa consistance. Une fois sorti, il l'acquiert sur-le-champ; et il devient ferme, à moins qu'il n'ait souffert de quelque maladie. 5 On a vu parfois un œuf qui était tout d'abord ce que l'œuf devient, en général, après un certain temps. Il était extérieurement jaune, comme le poussin aussi l'est plus tard. On a même trouvé des œufs de ce genre dans un coq qu'on avait ouvert, sous le diaphragme, là où les poules ont leurs œufs ; ces œufs étaient tout entiers jaunes, et leur grosseur était celle des autres œufs. Mais on regarde ces phénomènes comme des monstruosités .6 D'ailleurs, on se trompe quand on prétend que les œufs clairs sont des restes et des débris des œufs antérieurement venus de l'accouplement; ce n'est pas exact, puisqu'on a vu déjà plus d'une fois de jeunes femelles de coqs et d'oies poudre des œufs-clairs, sans avoir jamais été couvertes. Les œufs-clairs sont plus petits et moins délicats, et, en même temps, plus liquides que les œufs fécondés ; mais ils sont en plus grand nombre. Quand on les met à couver sous l'oiseau, la partie liquide ne devient pas plus épaisse ; mais le jaune et le blanc restent absolument ce qu'ils étaient. Il y a bien des oiseaux qui produisent des œufs-clairs : la poule, la perdrix, le pigeon, le paon, l'oie, el l'oie-renard.

7 Par la chaleur, quand les femelles couvent, les poussins sortent de la coquille plus vite qu'en hiver. Ainsi, dans l'été les petits poussins éclosent en dix-huit [560b] jours ; c'est parfois vingt-cinq qu'il en faut en hiver. Ceci n'empêche pas que les diverses espèces d'oiseaux diffèrent les unes des autres,en ce qu'elles sont plus ou moins aptes à l'incubation. Quand il tonne au moment où la femelle couve, les œufs tournent et sont perdus. 8 Les œufs que l'on appelle quelquefois des queues de chiens, ou œufs de queue, sont plus fréquents en été. Quelques personnes appellent encore les œufs-clairs des œufs de zéphire, parce que, vers l'époque du printemps, les oiseaux semblent rechercher et recevoir les vents. On peut faire aussi que les œufs deviennent clairs en touchant les femelles d'une certaine manière avec la main. 9 Les œufs-clairs peuvent devenir féconds ; et ceux mêmes qui sont issus de l'accouplement peuvent passer d'une espèce à une autre, si, avant que le jaune ne se change en blanc, la femelle, qui a des œufs-clairs ou des œufs venus d'une fécondation antérieure, est couverte par un autre mâle. Les œufs-clairs deviennent alors féconds ; et les œufs antérieurs sont fécondés par l'oiseau qui a couvert en dernier lieu. Mais si l'œuf commence déjà à tourner au blanc, rien ne change plus, ni les œufs-clairs, qui ne deviennent pas féconds, ni les œufs fécondés, qui ne se changent pas en l'espèce du mâle qui a couvert. 10  Si l'accouplement vient à faire défaut quand les œufs sont encore très petits, les œufs, bien qu'existant déjà, ne grossissent pas; mais si l'accouplement se répète, le développement est rapide.

11 Le jaune et le blanc de l'œuf sont de nature différente ; ce n'est pas la couleur seule qui les distingue; ce sont aussi leurs propriétés diverses. Ainsi, le jaune est durci par le froid ; le blanc ne l'est pas, et il n'en devient que plus fluide. Au contraire, le blanc se durcit au feu ; le jaune n'y durcit pas, et il reste mou, à moins qu'on ne le brûle tout à fait. Il s'épaissit et se dessèche davantage en le faisant bouillir plutôt qu'en le mettant dans le feu. 12 Le blanc et le jaune sont renfermés chacun dans une membrane qui les isole l'un de l'autre. Les globules, en forme de grêlons, qui se trouvent au commencement du jaune, ne contribuent pas du tout au développement du poussin, comme quelques-uns le supposent. Il y en a un en bas ; un autre, en haut. Une remarque qu'on peut faire sur le jaune et le blanc, c'est que si, après les avoir ôtés de la coquille, [561a] on les réunit en assez grand nombre sur un plat, qu'on met sur un feu doux et pas trop fort, on voit tout le jaune se réunir au milieu, et le blanc faire un cercle tout autour.

13 Les jeunes poules commencent à pondre dès la première apparition du printemps ; elles pondent plus que les vieilles; mais leurs œufs sont moins gros. En général, les femelles dépérissent quand elles ne couvent pas ; et elles souffrent. Après l'accouplement, les femelles frissonnent; elles se secouent, et jettent de la poussière autour d'elles. Elles en font encore autant quelquefois quand elles pondent. Les femelles de pigeon relèvent alors le croupion; celles des oies se plongent dans l'eau. 14  Les conceptions régulières et les productions d'œufs-clairs sont plus fréquentes et plus faciles chez la plupart des oiseaux, par exemple la perdrix, quand ils sont en amour, et qu'ils recherchent l'accouplement. Il suffit en effet que la perdrix soit sous le vent du mâle pour qu'elle conçoive ; et dès ce moment, on ne peut plus les employer à la chasse ; car la perdrix semble avoir l'odorat très fin.

15 La production de l'œuf après l'accouplement, et la production du petit qui sort de l'œuf parvenu à maturité, n'ont pas lieu pour tous les oiseaux dans le même espace de temps. Cet intervalle varie avec la grosseur même des parents. Ainsi d'ordinaire, l'œuf de poule est dix jours à se former et à être parfaitement fait. 16 Il faut un peu moins de temps pour l'œuf de pigeon. La femelle, dans cette espèce, peut retenir son œuf au moment même du travail. Si quelque chose la trouble, elle dérange elle-même son nid ; si on lui arrache une plume, ou si elle éprouve quelque autre mal, ou quelque gêne, elle se retient; et sur le point de pondre, elle s'arrête. 17 Une autre particularité des pigeons dans l'accouplement, c'est qu'ils se baisent l'un l'autre, quand le mâle s'apprête à monter sur la femelle. Le vieux pigeon ne la monterait pas pour la première fois sans l'avoir baisée; mais ensuite, il la monte sans l'avoir baisée préalablement. Les jeunes ne la montent jamais sans l'avoir baisée tout d'abord. Ce que les pigeons ont encore de particulier, c'est que les femelles se montent mutuellement, à défaut de mâle, après s'être baisées comme des mâles; ne pouvant rien émettre les unes dans les autres, elles pondent des œufs en plus grand nombre que les œufs féconds; mais il n'en sort jamais de petits, et tous les œufs ainsi produits sont des œufs-clairs.

§ 1. L'œuf de tous les oiseaux... Cette longue étude sur les œufs des oiseaux est une des parties les plus remarquables de l'Histoire des Animaux; et dans la zoologie moderne, dont les observations ont été nécessairement poussées beaucoup plus loin, il n'y a rien de plus intéressant. Voir, pour toute cette curieuse étude sur le développement gradué de l'œuf jour par jour, le traité hippocratique de la Nature de l'Enfant, dans l'édit.et la trad. d'E. Littré, tome VII, p. 52. Dans ce traité, l'auteur, quel qu'il soit, compare l'embryon humain à l'embryon de l'œuf de poule; et il émet à ce sujet les opinions les plus sagaces, que la physiologie moderne n'a fait que continuer et approfondir.

 — La partie la plus extérieure. Sous-entendu : « Dans l'intérieur même de l'oeuf ».

La partie centrale. Le texte dit littéralement : « La partie intérieure».

Ont beaucoup plus de jaune que de blanc. Je ne crois pas qu'on ait fait récemment des recherches de ce genre.

§  2. La couleur des œufs varie. Ceci est exact.

Et de faisans. Ceci n'est pas exact.

Les œufs de cresserelle. Voir plus haut ch. ι, § 4.

Des mâles.... des femelles. D'après une remarque d'Albert le Grand, il paraît bien que cette leçon est la vraie ; mais il y a des manuscrits qui donnent une version contraire, et qui mettent des femelles à la place des mâles, et des mâles à la place des femelles. Quant au fait lui-même, il semble qu'il est faux, et que, quelle que soit la forme des œufs, il en sort indistinctement des femelles ou des mâles.

§ 3. Les œufs viennent à éclosion... Tous les détails que donne ici le naturaliste grec sont parfaitement exacts. En Egypte, on enfouissait les œufs dans du fumier, et la chaleur du soleil suffisait pour les faire éclore. Quant à l'ivrogne de Syracuse, le fait n'a rien dimpossible ; et la chaleur de l'homme a pu amener les œufs à éclosion, pourvu qu'elle ait été continue.

Dans des vases qu'on chauffait... Ce sont aujourd'hui nos couveuses artificielles qui remplissent cet office ; et il est bien possible qu on se passe bientôt de toute incubation animale, tant ce mécanisme est perfectionné.

En sortaient spontanément. C'est un spectacle curieux qu'on peut se donner aisément à la campagne.

§ 4. La semence des oiseaux.... La zoologie moderne ne paraît pas avoir fait de recherches particulières sur ce point, ni sur la partie des organes intérieurs de la femelle qui est fécondée par le mâle.

Petit et blanc. Dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, §§ 25 et suiv., on retrouve la plupart de ces détails répétés, bien qu'en des termes un peu différents.

Rouge et couleur de sang. Tous ces détails sont exacts, ainsi que ceux qui suivent.

De mou qu'il était. Il est certain que si l'œuf était, au moment de sa sortie, aussi dur qu'il doit l'être plus tard, il blesserait l'animal. Quelques éditeurs ont voulu faire ici des changements de texte, qui ne sont pas nécessaires.

§ 5. On a vu parfois un œuf.... Il y a, dans ce passage, des détails qu'on ne comprend pas bien ; maie Aristote déclare un peu plus bas que le fait qu'il décrit est une sorte de monstruosité; il est donc possible que ce fait soit unique, et qu'il n'ait pas pu être observé plus tard.

 — Comme le poussin...  C'est la traduction exacte ; mais il est probable qu'il y a ici quelque erreur; car il ne peut s'agir encore de poussin; les manuscrits d'ailleurs ne donnent pas de variante qui puisse aider à corriger le texte.

Qu'on avait ouvert. Peut-être pour le disséquer, par une curiosité scientifique.

Comme des monstruosités. Le fait que cite Aristote est en effet fort extraordinaire.

§ 6. On se trompe. La même erreur est réfutée dans des termes presque semblables, Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 17, p. 222, édit. et trad. Aubert et Wimmer.

De jeunes femelles.... l'argument est décisif.

L'oie-renard. Le texte dit précisément : «L'oie-renard». Le mot grec a été conservé par la zoologie moderne, qui connaît aussi le « Chenalopex œgyptiacus », espèce de petite oie d'Egypte; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 967.

§ 7. Plus vite qu'en hiver. Le fait est exact, et cela se conçoit bien ; il paraît même que cette incubation plus rapide se produit aussi avec les couveuses artificielles,

Dix-huit... vingt-cinq.Je ne sais pas si la différence est aussi grande.

Les diverses espèces... Ce ne sont pas seulement les espèces qui sont plus ou moins bonnes couveuses ; ce sont aussi les individus dans chaque espèce. Pour peu qu'on observe les oiseaux domestiques, on peut le reconnaître aisément.

Quand il tonne. Il ne paraît pas que la science moderne ait fait des observations de ce genre.

§ 8. Queues de chiens.. Œufs de queue. Le sens de ces mots n'est pas bien fixé : on pourrait traduire peut-être aussi : « Urines de chiens.... œufs d'urine ». Ces termes sont répétés dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 4, p. 214, édit. et trad. Aubert et Wimmer.

Rechercher et recevoir. Il n'y a que ce dernier mot dans le grec.

En touchant les femelles. C'est que probablement la pression du doigt pénètre jusqu'au germe et le détruit.

§ 9. Les œufs-clairs peuvent devenir féconds.... Ces détails curieux sont reproduits dans le Traité de la Génération des animaux, liv. I, § 93, p. 114, édit. et trad. Aubert et Wimmer, et liv. III, § 71, p. 250.

D'une espèce à une autre. Ce n'est pas tout à fait d'une espèce proprement dite, mais d'une variété a une autre, que le produit peut changer. La suite prouve que cette interprétation est la vraie. Les œufs sont antérieure à l'accouplement; mats c'est le mâle qui les féconde.

§ 10. Si L'accouplement vient à faire défaut. L'expression grecque n'est pas très claire ; on pourrait traduire aussi comme le font MM. Aubert et Wimmer : « Si l'accouplement se fait attendre quelque temps ».

Se répète. Ce serait plutôt : « A lieu ».

§ 11. Le jaune et le blanc... § 12... Faire un cercle tout autour. MM. Aubert et Wimmer regardent ces deux paragraphes comme apocryphes, et ils les mettent entre crochets. Il est certain qu'ils sont tout au moins déplacés ici. D'ailleurs, les détails qu'ils donnent sont curieux et attestent un grand esprit d'observation. Voir sur le blanc et le jaune des œufs le Traité de la Génération des animaux, liv. III, §§ 39 et 40, édit. et trad. de MM. Aubert et Wimmer, p. 232; au § 41 de ce même livre, l'auteur rappelle le présent passage de l'Histoire des Animaux.

— Voir aussi Buffon, tome X, édit. de 1831, p. 361, où il défend Aristote contre Harvey, qui n'a guère fait que copier l'auteur grec, qu'il critique.

§ 12. Dans une membrane qui les isole. Détail exact.

Les globules en forme de grélons. La science moderne a conservé les mot grec de Chalaze pour les deux ligaments, ou cordons, du jaune dfœuf. Voir Buffon,tomeX, édit. de 1831, p. 359. J'ai pris le mot de Globules, qui me paraît répondre mieux à la réalité; le texte dit simplement: « Grélons ».

Comme quelques-uns le supposent. Ceci prouve que toutes ces théories étaient discutées, et provoquaient beaucoup d'observations.

On voit tout le jaune se réunir. C'est une expérience qu'on peut vérifier aisément.

§ 13. Les jeunes poules Ceci semble la continuation régulière du § 10, et justifie la conjecture de MM. Aubert et Wimmer sur les §§ 11 et 12.

Dès la première apparition du printemps. Ou peut-être mieux : « Pondent pour la première fois à l'apparition du printemps suivant. » Ce seraient alors les jeunes poules de l'année précédente.

Elles souffrent. Cette remarque est répétée dans le Traité de la Génération des animaux, liv, III, § 36, p. 230, édit. et trad. Aubert et Wimmer.

Les femelles frissonnent... On peut observer tous ces faits sur les volailles de basse-cour.

§ 14. Quand ils sont en amour. Ceci paraît assez exact.

Sous le vent du mâle. Plus haut, liv. V, ch. vi, § 9, on trouve les mêmes assertions, qui n'en sont pas moins fausses, pour être répétées. Comme je l'ai dit, ce sont là sans doute des contes de chasseurs, aussi peu véridiques chez les Grecs qu'ils le sont chez nous.

Les employer à la chasse. Sans doute, comme appeaux.

§ 15. Dans le même espace de temps. Cette observation est fort juste.

L'œuf de poule est dix jours à se former.. Celle-ci semble l'être moins; et il faut plus de dix jours, à ce qu'il parait, pour que l'œuf de la poule soit formé tout à fait.

§ 16. Peut retenir son œuf. Je ne sais pas si la zoologie moderne a constaté ces observations, qui paraissent bien être exactes.

§ 17. Ils se baisent l'un l'autre. C'est une observation que chacun a pu faire. La zoologie moderne ne paraît pas s'être arrêtée à ces détails, qu'on ne trouve pas même dans Buffon, bien qu'il fasse de  grands éloges des mœurs des  pigeons, éloges qui, d'ailleurs, ne semblent pas très mérités. Voir  le tome XX, p. 371, édit. de 1830.

 

 

CHAPITRE III.

Suite de la formation de l'œuf ; première apparition du poussin futur; organisation du jaune et du blanc; les deux cordons ombilicaux ; le poussin naît dans le blanc, il se nourrit du jaune ; on voit d'abord sa tête et ses yeux, qui sont saillants ; état de l'embryon à dix jours d'incubation ; l'estomac et les intestins se forment; état des veines partant du cœur; division du jaune en deux parts, haut et bas ; membranes diverses enveloppant le jaune, le blanc et le poussin; isolement du poussin, qui n'est noyé dans aucun des deux liquides; état de l'embryon au vingtième jour ; position du poussin déjà tout formé ; excréments du poussin; disparition successive du jaune, qui le nourrit; état somnolent du poussin; battements du cœur et du cordon ombilical ; respiration ; œufs-clairs; œufs à deux jaunes; la poule pondant extraordinairement des œufs toujours doubles, jusqu'au nombre de dix-huit.

[561b] 1 Ἡ δὲ γένεσις ἐκ τοῦ ᾠοῦ τοῖς ὄρνισι συμβαίνει μὲν τὸν αὐτὸν τρόπον πᾶσιν, οἱ δὲ χρόνοι διαφέρουσι τῆς τελειώσεως, καθάπερ εἴρηται. Ταῖς μὲν οὖν ἀλεκτορίσι τριῶν ἡμερῶν καὶ νυκτῶν παρελθουσῶν ἐπισημαίνει τὸ πρῶτον, ταῖς δὲ μείζοσιν αὐτῶν ὄρνισιν ἐν πλείονι χρόνῳ, ταῖς δ´ ἐλάττοσιν ἐν ἐλάττονι.  2 Γίνεται δ´ ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ ἤδη τό τ´ ὠχρὸν ἄνω προσεληλυθὸς πρὸς τὸ ὀξύ, ᾗπέρ ἐστιν ἡ ἀρχή τε τοῦ ᾠοῦ καὶ ἐκλέπεται τὸ ᾠόν, καὶ ὅσον στιγμὴ αἱματίνη ἐν τῷ λευκῷ ἡ καρδία. Τοῦτο δὲ τὸ σημεῖον πηδᾷ καὶ κινεῖται ὥσπερ ἔμψυχον, καὶ ἀπ´ αὐτοῦ δύο πόροι φλεβικοὶ ἔναιμοι ἑλισσόμενοι φέρουσιν αὐξανομένου εἰς ἑκάτερον τῶν χιτώνων τῶν περιεχόντων.  3 Καὶ ὑμὴν δ´ αἱματικὰς ἶνας ἔχων ἤδη περιέχει τὸ λέκιθον κατὰ τὸν χρόνον τοῦτον ἀπὸ τῶν πόρων τῶν φλεβικῶν. Ὀλίγον δ´ ὕστερον καὶ τὸ σῶμα ἤδη ἀποκρίνεται, μικρὸν τὸ πρῶτον πάμπαν καὶ λευκόν. Δήλη δ´ ἡ κεφαλή, καὶ ταύτης οἱ ὀφθαλμοὶ μάλιστ´ ἐμπεφυσημένοι· καὶ τοῦτο μέχρι πόρρω διατελεῖ· ὀψὲ γάρ ποτε μικροὶ γίνονται καὶ συμπίπτουσιν. Τοῦ δὲ σώματος τὸ κάτω μέρος οὐδὲν φαίνεται μόριον πρὸς τὸ ἄνω τὸ πρῶτον. 4 Τῶν δὲ πόρων τῶν ἐκ τῆς καρδίας τεινόντων ὁ μὲν φέρει εἰς τὸ κύκλῳ περιέχον χόριον, ὁ δ´ εἰς τὸ ὠχρὸν ὥσπερ ὀμφαλὸς ὤν. Ἡ μὲν οὖν ἀρχὴ τοῦ νεοττοῦ ἐστιν ἐκ τοῦ λευκοῦ, ἡ δὲ τροφὴ διὰ τοῦ ὀμφαλοῦ ἐκ τοῦ ὠχροῦ. Δεκαταίου δ´ ἤδη ὄντος ὁ νεοττὸς ὅλος διάδηλος καὶ τὰ μέρη πάντα. Ἔχει δ´ ἔτι τὴν κεφαλὴν μείζω τοῦ ἄλλου σώματος, καὶ τοὺς ὀφθαλμοὺς τῆς κεφαλῆς, οὐκ ἔχοντάς πω ὄψιν. Γίνονται δ´ οἱ ὀφθαλμοὶ περὶ τὸν χρόνον τοῦτον ἐξαιρόμενοι μείζους κυάμων καὶ μέλανες· ἀφαιρουμένου δὲ τοῦ δέρματος ὑγρὸν ἔνεστι λευκὸν καὶ ψυχρόν, σφόδρα στίλβον πρὸς τὴν αὐγήν, στερεὸν δ´ οὐδέν.

5 Τὰ μὲν οὖν περὶ τὰ ὄμματα καὶ τὴν κεφαλὴν τοῦτον διάκειται τὸν τρόπον.

[562a 6 Ἔχει δ´ ἐν τῷ χρόνῳ τούτῳ καὶ τὰ σπλάγχνα ἤδη φανερὰ καὶ τὰ περὶ τὴν κοιλίαν καὶ τὴν τῶν ἐντέρων φύσιν, καὶ αἱ φλέβες αἱ ἀπὸ τῆς καρδίας φαινόμεναι τείνειν πρὸς τῷ ὀμφαλῷ ἤδη γίνονται. Ἀπὸ δὲ τοῦ ὀμφαλοῦ τέταται φλὲψ ἡ μὲν πρὸς τὸν ὑμένα τὸν περιέχοντα τὸ ὠχρόν (τὸ δ´ ὠχρὸν ἐν τούτῳ τῷ χρόνῳ ὑγρὸν ἤδη ἐστὶ καὶ πλεῖον ἢ τὸ κατὰ φύσιν), ἡ δ´ ἑτέρα εἰς τὸν ὑμένα τὸν περιέχοντα ὅλον τόν θ´ ὑμένα ἐν ᾧ ὁ νεοττός, καὶ τὸν τοῦ ὠχροῦ ὑμένα καὶ τὸ μεταξὺ τούτων ὑγρόν.  7 Αὐξανομένου γὰρ τοῦ νεοττοῦ κατὰ μικρὸν τοῦ ὠχροῦ τὸ μὲν ἄνω γίνεται τὸ δὲ κάτω, ἐν μέσῳ δὲ τὸ λευκὸν ὑγρόν· τοῦ δὲ κάτω ὠχροῦ τὸ λευκὸν κάτωθεν, ὥσπερ τὸ πρῶτον ὑπῆρχεν. Δεκαταίου δ´ ὄντος τὸ λευκὸν ἔσχατον γίνεται, ὀλίγον ἤδη ὂν καὶ γλίσχρον καὶ παχὺ καὶ ὕπωχρον. 8 Τέτακται γὰρ τῇ θέσει ἕκαστα τόνδε τὸν τρόπον. Πρῶτος μὲν καὶ ἔσχατος πρὸς τὸ ὄστρακον ὁ τοῦ ᾠοῦ ὑμήν, οὐχ ὁ τοῦ ὀστράκου, ἀλλ´ 〈ὁ〉 ὑπ´ ἐκεῖνον. Ἐν δὲ τούτῳ λευκὸν ἔνεστιν ὑγρόν, εἶτα ὁ νεοττός, καὶ περὶ αὐτὸν ὑμὴν χωρίζων, ὅπως μὴ ἐν ὑγρῷ ὁ νεοττὸς ᾖ· ὑπὸ δὲ τὸν νεοττὸν τὸ ὠχρόν, εἰς ὃ τῶν φλεβῶν ἔφερεν ἡ ἑτέρα, ἡ δ´ ἑτέρα εἰς τὸ περιέχον λευκόν. Τὸ δὲ πᾶν περιέχει ὑμὴν μεθ´ ὑγρότητος ἰχωροειδοῦς. Εἶτ´ ἄλλος ὑμὴν περὶ αὐτὸ ἤδη τὸ ἔμβρυον, ὥσπερ εἴρηται, χωρίζων πρὸς τὸ ὑγρόν. 9 Ὑποκάτω δὲ τούτου τὸ ὠχρὸν ἐν ἑτέρῳ ὑμένι περιειλημμένον, εἰς ὃ τείνει ὀμφαλὸς ὁ ἀπὸ τῆς καρδίας καὶ τῆς μεγάλης φλεβὸς φέρων, ὥστε μὴ εἶναι τὸ ἔμβρυον ἐν μηδετέρᾳ τῶν ὑγροτήτων.

10 Περὶ δὲ τὴν εἰκοστὴν ἤδη φθέγγεταί τε κινούμενος ἔσωθεν, ἐάν τις κινῇ διελών, καὶ ἤδη δασὺς γίνεται, ὅταν ὑπὲρ τὰς εἴκοσιν ἡ ἐκκόλαψις γίνηται τῶν ᾠῶν. Ἔχει δὲ τὴν κεφαλὴν ὑπὲρ τοῦ δεξιοῦ σκέλους ἐπὶ τῇ λαγόνι, τὴν δὲ πτέρυγα ὑπὲρ τῆς κεφαλῆς· 11 καὶ φανερὸς κατὰ τοῦτον τὸν χρόνον ὅ τε χοριοειδὴς ὑμὴν ὁ μετὰ τὸν τοῦ ὀστράκου ὑμένα [562b] τὸν ἔσχατον, εἰς ὃν ἔτεινεν ὁ ἕτερος τῶν ὀμφαλῶν (καὶ ὁ νεοττὸς ἐν τούτῳ δὴ γίνεται τότε ὅλος), καὶ ὁ ἕτερος ὑμὴν χοριοειδὴς ὤν, ὁ περὶ τὸ ὠχρὸν εἰς ὃ ἔτεινεν ὁ ἕτερος ὀμφαλός· ἄμφω δ´ ἤστην ἀπό τε τῆς καρδίας καὶ τῆς φλεβὸς τῆς μεγάλης. 12 Ἐν δὲ τούτῳ τῷ χρόνῳ ὁ μὲν πρὸς τὸ ἔξω χόριον ὀμφαλὸς τείνων ἀπολύεται τοῦ ζῴου συμπεπτωκώς, ὁ δ´ εἰς τὸ ὠχρὸν φέρων συνήρτηται τοῦ νεοττοῦ πρὸς τὸ ἔντερον τὸ λεπτόν, καὶ ἔσω τοῦ ὠχροῦ πολὺ ἤδη γίνεται ἐν τῷ νεοττῷ, καὶ ὑπόστημα ἐν τῇ κοιλίᾳ ὠχρόν. Καὶ περίττωμα δ´ ἀφίησι περὶ τὸν χρόνον τοῦτον πρὸς τὸ ἔξω χόριον, καὶ ἐν τῇ κοιλίᾳ ἔχει· λευκὸν δὲ καὶ τὸ ἔξω περίττωμα, καὶ ἔσω τι ἐγγίνεται λευκόν. Τέλος δὲ τὸ ὠχρὸν ἀεὶ ἔλαττον γινόμενον καὶ προϊὸν ἀναλίσκεται πάμπαν καὶ ἐμπεριλαμβάνεται ἐν τῷ νεοττῷ, ὥστ´ ἤδη ἐκκεκολαμμένου δεκαταίου, ἄν τις ἀνασχίσῃ, ἔτι πρὸς τῷ ἐντέρῳ μικρόν τι τοῦ ὠχροῦ λείπεται, ἀπὸ δὲ τοῦ ὀμφαλοῦ ἀπολέλυται, καὶ οὐδὲν γίνεται μεταξὺ ἀλλ´ ἀνήλωται πᾶν.

13 Περὶ δὲ τὸν χρόνον τὸν πρότερον ῥηθέντα καθεύδει μὲν ὁ νεοττός, ἐγείρεται δὲ καὶ ἀναβλέπει κινούμενος καὶ φθέγγεται· καὶ ἡ καρδία ἅμα τῷ ὀμφαλῷ ἀναφυσᾷ ὡς ἀναπνέοντος.

14 Ἡ μὲν οὖν γένεσις ἐκ τοῦ ᾠοῦ τοῖς ὄρνισι τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον.

15 Τίκτουσι δ´ αἱ ὄρνιθες ἔνια ἄγονα τῶν ᾠῶν καὶ [τὰ] ἐξ ὀχείας γινόμενα, καὶ ἐπῳαζουσῶν οὐδὲν γίνεται ἔκγονον· τεθεώρηται δὲ τοῦτο μάλιστα ἐπὶ τῶν περιστερῶν. Τὰ δὲ δίδυμα τῶν ᾠῶν δύ´ ἔχει λεκίθους, ὧν τὰ μὲν διείργει τοῦ μὴ εἰς ἄλληλα συγκεχύσθαι τὰ ὠχρὰ τοῦ λευκοῦ λεπτὴ διάφυσις, τὰ δ´ οὐκ ἔχει ταύτην τὴν διάφυσιν, ἀλλὰ συμψαύουσιν. Εἰσὶ δ´ ἔνιαι ἀλεκτορίδες αἳ πάντα δίδυμα τίκτουσιν, καὶ ἤδη ἐπὶ τούτων ὦπται τὸ περὶ τὴν λέκιθον συμβαῖνον· ὀκτωκαίδεκα γάρ τις τεκοῦσα ἐξέλεψε δίδυμα, πλὴν ὅσα οὔρια ἐγένετο. Τὰ μὲν οὖν ἄλλα γόνιμα (πλὴν ὅτι τὸ μὲν μεῖζον [563a] τὸ δ´ ἔλαττον γίνεται τῶν διδύμων), τὸ δὲ τελευταῖον τερατῶδες.

[561b] 1 Tous les oiseaux sans exception viennent tous d'un œuf de la même manière; mais le temps nécessaire à leur formation complète varie selon les espèces, ainsi qu'on l'a déjà dit. Dans les poules, il suffît de trois jours et de trois nuits pour que le poulet commence à s'annoncer. Dans les grands oiseaux, il en faut plus; dans les plus petits, il en faut moins. 2 Durant cet intervalle, le jaune est déjà monté peu à peu dans le haut de l'œuf, qui est sa pointe, là où est le principe de l'œuf, et où l'œuf se brise.  Dans le blanc, il y a une espèce de point sanguinolent, qui est le cœur. Ce point bat et s'agite, parce qu'il est animé. Il en part deux vaisseaux, dans le genre des veines, pleins de sang, contournés en spirale, et qui, à mesure que l'animal se développe, s'étendent à chacune des deux tuniques environnantes. 3  Déjà une membrane à fibres sanguines entoure le blanc vers la même époque, et l'isole des vaisseaux veineux. Peu de temps après, le corps commence à se distinguer, d'abord extrêmement petit et tout blanc. On y reconnaît la tête, qui se montre ; et les yeux y sont très saillants et gonflés. Cet état subsiste longtemps; car les yeux se rapetissent un peu plus tard, et ils s'affaissent. La partie inférieure du corps se distingue à peine, comparée à la partie supérieure. 4 Des deux vaisseaux qui partent du cœur, l'un se dirige vers l'enveloppe circulaire ; l'autre se dirige vers le jaune, où il sert comme d'ombilic. Le poussin sort donc du blanc ; et sa nourriture vient du jaune, à travers rombilic. A dix jours, le petit animal tout entier est parfaitement distinct, ainsi que toutes les parties qui le constituent. Il a encore la tête plus grosse que le reste du corps ; et les yeux, qui ne voient pas encore, sont plus gros que la tête. Vers ce même temps, les yeux, si on les enlève, sont plus forts que des pois et de couleur noire. La peau qui les couvre étant enlevée, on n'y trouve qu'un liquide blanc et froid, très brillant au jour; il n'y a aucune partie solide.

5 Voilà pour les yeux et la tête, qui sont à ce moment dans l'état qu'on vient de dire.

[562a] 6 En ce même temps, les viscères sont déjà très sensibles ; et l'on discerne l'estomac et les intestins. Les veines qu'on voit partir du cœur à l'ombilic, se reconnaissent déjà. De ce nombril, part une première veine qui se dirige à la membrane dont le jaune est entouré ; le jaune, à ce moment, est déjà fluide, et plus abondant qu'il ne semblerait naturellement devoir l'être. Une seconde veine se rend à la membrane commune qui entoure le poussin, et au liquide qui est entre les deux.7 En effet,à mesure que le petit grossit peu à peu, une partie du jaune va en haut ; l'autre partie va en bas ; entre elles deux, il y a le liquide blanc. Au bas du jaune, est placé encore le blanc, comme il était antérieurement. Mais au dixième jour, le blanc est au plus bas, en très petite quantité, gluant, épais et jaunâtre. 8 Voici donc quelle est la position de toutes les parties à cette époque : tout d'abord, la première et la dernière membrane de l'œuf, par rapport à la coquille ; ce n'est pas la membrane de la coquille précisément, mais c'est celle qui est juste au-dessous. C'est là que se trouve le fluide blanc. Puis, vient le poussin, et la membrane qui l'isole en l'enveloppant, pour empêcher qu'il ne soit dans le liquide. Sous le poussin, est le jaune, dans lequel se rend l'une des deux veines ; l'autre se rend au blanc, qui l'environne. Le tout, enveloppé dans une membrane, humectée par un liquide qui ressemble à de la lymphe. Ensuite, une membrane s'applique directement sur l'embryon, comme on l'a dit, afin qu'il soit séparé du liquide. 9  Au-dessous de l'embryon, est le jaune, enfermé dans une autre membrane, où aboutit le nombril, qui vient du cœur et de la grande veine. Il en résuite que l'embryon n'est dans aucun des deux liquides.

10 Vers le vingtième jour, on l'entend piauler au-dedans de l'œuf et se mouvoir, si l'on enlève une partie de la coquille ; et il est déjà tout couvert de duvet, quand l'œuf se romptr après les vingt jours. Le poussin a la tête posée sur la cuisse droite, vers son flanc; et l'aile est par-dessus la tête. 11 A ce moment, se montre la membrane en forme de chorion qui vient immédiatement après celle de la coquille, [562b] et où se rend un des deux omiblics. Le poussin est désormais tout formé ; et  l'on voit aussi l'autre membrane, qui sert de chorion, et qui entoure le jaune, où se rend l'autre ombilic. Tous les deux partaient du cœur et de la grande veine. Vers le même temps, l'ombilic qui se rend au chorion extérieur tombe et se sépare de l'animal, tandis que celui qui aboutit au jaune s'attache à l'intestin grêle du poussin. Il pénètre déjà profondément dans le poussin.beaucoup de jaune; et dans son estomac, il y a un résidu qui est jaune aussi.  12 Le poussin, à cette même époque, rend un excrément vers le chorion extérieur, et il en a également dans l'estomac. L'excrément rejeté au dehors est blanc; et au-dedans, il y a aussi quelque chose de blanc. A la fin, le jaune, qui allait toujours en diminuant de plus en plus, est complètement épuisé; et il a été absorbé entièrement dans le poussin. Il l'a été si bien qu'en ouvrant un poulet dix jours après qu'il est éclos, on trouve encore quelque reste du jaune dans son intestin. Mais il s'est détaché du cordon ombilical; la partie intermédiaire n'existe plus, et elle a disparu tout entière.

13 Pendant tout le temps dont on vient de parler, le poussin est endormi; si on le secoue, il s éveille, ouvre les yeux, et se met à piauler. Le cœur s'élève en même temps que le cordou ombilical; ce qui prouve que le poussin respire déjà.

14 Telle est donc la manière dont, chez les oiseaux, le petit naît et sort de l'œuf.

15 Les oiseaux font quelquefois des œufs qui restent clairs, bien qu'ils proviennent d'un accouplement, et qui ne produisent rien, malgré l'incubation des femelles. On peut observer le fait sur les pigeons plus particulièrement. i6 Les œufs qui renferment des jumeaux ont deux jaunes; entre les deux et pour empêcher qu'ils ne se mêlent, s'interpose une légère couche de blanc ; quelquefois les jaunes n'ont pas cette séparation, et ils se confondent, en se touchant. On a vu des poules ne pondre toujours que des œufs doubles; et c'est sur ces œufs qu'on a observé les transformations du jaune. Une poule, qui avait pondu dix-huit œufs, en fît sortir autant de poussins doubles, sauf les œufs de queue ou d'urine. Tous les autres étaient féconds, si ce n'est que l'un des jaunes doubles était plus grand, [563a] l'autre plus petit; et que le dernier produit était difforme et monstrueux.

§ 1. Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, ch. 11, § 15.

Il suffit de trois jours. Ceci est exact, du moins en partie; les observations modernes prouvent  que, dès le premier jour, il y a du  changement dans l'œuf.

 § 2. Déjà. Il y a des manuscrits qui omettent ce mot; MM. Aubert et Wimmer le jugent indispensable, et il est certain que l'expression est alors plus complète.

De point sanguinolent, qui est le cœur. Il faut remarquer l'exactitude au moine relative de cette observation, et en général de toutes celles qui suivent.

Bat et s'agite. Les deux mots sont dans le texte.

Il en part deux vaisseaux. C'est le cinquième et le sixième jour que ces manifestations se produisent, ainsi que le font remarquer MM. Aubert et Wimmer.

Des deux tuniques environnantes. On pourrait dire Membranes, au lieu de Tuniques; mais j'ai tenu & conserver le mot même du texte. Ambroise Paré et Buffon emploient aussi le mot de Tunique.

§ 3. On y reconnaît la tête. D'après les observations modernes, il paraît bien que la téte du futur oiseau commence à se distinguer dès le second jour de l'incubation ; elle est représentée par trois vésicules, au milieu desquelles est le germe de l'œil.

Les yeux y sont très saillants et gonflés. Dans le Traité de la Génération des animaux, liv. II, § 96, p. 186, édit. et trad. Aubert et Wimmer, Aristote étend cette observation à tous les animaux qui, dans les premiers temps de la vie, ont tous les yeux fort gros ; plus tard, ils diminuent de volume relativement au reste du corps. Aristote essaie d'en donner les raisons.

Longtemps. Il est clair que ce temps n'est long que relativement à celui du développement du poussin complet.

Se rapetissent. C'est ce qui arrive aussi dans les autres animaux.

Se distingue à peine. Parce qu'en effet la téte est comparativement plus grosse que le reste.

§ 4. Des deux vaisseaux qui partent du cœur. Ceci est exact d'une manière générale, quoique l'analyse ne soit pas assez précise; mais les premières observations sont toujours incomplètes.

Le poussin sort donc du blanc... Toute cette phrase me paraît une addition maladroite faite plus tard par une main étrangère. Au point ou en est la description, les choses ne sont pas aussi avancées, et il ne s'agit pas encore de la sortie du poussin, qui ne vient,, dans les gallinacés, que vers le 21e jour.

A dix jours... Ceci est exact; et le 10e jour, on distingue très bien la téte du fœtus penchée entre ses pattes et recouverte par les ailes ; l'animal est donc entier, comme le dit Aristote, quoiqu'il soit toujours bien informe.

Plus forts que des pois. Le mot grec peut signifier aussi bien des haricots, ou des fèves, que des pois.

Si on les enlève... étant enlevée. Ceci montre avec quel soin et quelle curiosité ces observations étaient faites, pour arriver à connaître toutes les phases du développement du poussin.

très brillant au jour. Il paraît bien probable qu'il s'agit du cristallin du futur œil de l'oiseau.

§ 5. Voilà pour les yeux... à ce moment. C'est bien vague ; il eût été facile de préciser les choses davantage, et de dire à quel jour exactement elles sont en cet état.

§ 6. En ce même temps, les viscères sont déjà très sensibles. C'est le cinquième jour de l'incubation que les intestine, les vaisseaux et le cœur, la poitrine et les ailes, commencent à être très distincts.

De ce nombril... Il semble que ce paragraphe presque tout entier ne soit qu'une répétition de ce qui vient d'être dit, au § 4, plus haut.

Le jaune, à ce moment, est déjà fluide. C'est dès le 4e jour que le jaune, en augmentant de volume, est devenu plus fluide et plus clair. Comme l'auteur vient de parler déjà du 10e jour, il semble qu'il n'y a pas dans sa description tout l'ordre désirable.

§ 7. Une partie du jaune va en haut. C'est exact; et le jaune monte ainsi, parce qu'il esl plue léger que le blanc. Seulement, le jaune ne se sépare pas en deux parties, comme Aristote semble l'indiquer.

Mais au dixième jour. Voir plus haut, § 4.

§ 8. Voici donc... Tout ce paragraphe présente beaucoup d'obscurités, malgré le soin que semble vouloir prendre l'auteur pour bien éclaircir les faits, et la description qu'il en donne.

A cette époque. On ne dit pas assez nettement à quelle époque, ou plutôt, à quel jour on en est.

La première et la dernière brune. Ceci est obscur; la première membrane paraît être ici la membrane qui enveloppe directement le poussin; la dernière est celle qui touche directement à la coquille.

La membrane qui l'isole en l'enveloppant. Il paraît bien que c'est l'amnion, ou membrane de l'amnios; mais le poussin n'en est pas moins dans le liquide, contrairement à ce qui est dit ici.

Se rend l'une des deux veines. Voir plus haut, § 6.

Une membrane humectée. C'est l'allantoïde et sa vésicule, à ce que l'on peut supposer ici.

Comme on l'a dit. Ceci fait sans doute allusion à ce qui est dit dans la phrase précédente. Ces répétitions ne laissent pas que d'obscurcir beaucoup les choses ; et elles montrent que l'auteur lui-même est obligé de revenir sur ses pas.

§ 9. Une autre membrane. Cest sans doute l'amnion.

Il en résulte... Cette conclusion est en elle-même très claire; mais on ne voit pas aussi clairement par quelles considérations intermédiaires l'auteur y est parvenu.

§ 10. Vers le vingtième jour. Entre le dixième jour, dont on vient déparier, et le vinglième, il se produit une foule de faits dont l'observateur devait tenir plus de compte, et qu'il était d'autant plus facile de constater qu'ils sont de plus en plus évidents, à mesure que le poussin se développe. Ce qui n'était d'abord qu'indiqué confusément devient manifeste, et toutes les parties du poussin sont très distinctes les unes des autres, rasqu'à ce qu'il sorte tout fait de la coquille, qu'il brise.

On l'entend piauler. C'est en effet vers le 19e ou le 20e jour qu'on peut entendre les premiers sons que produit le poussin.

Tout couvert de duvet. Le duvet commence à se montrer vers le 12e et le 13e jour; il se complète et s'épaissit peu à peu jusqu'à l'éclosion.

La tête posée sur la cuisse... Tous ces détails sont exacts.

§ 11. A ce moment... Dans tout ce qui suit, l'auteur revient évidemment sur ses pas, et il se répète fort inutilement. Arrivé au 20e jour, il n'y a plus qu'à parler de leclosion; et l'évolution tout entière du poussin est finie.

En forme de chorion. Il est probable que, par ce mot de chorion, Aristote entend d'une manière généraie les pellicules qui se trouvent à l'intérieur de l'œuf. Dans la science moderne, le chorion est aussi l'enveloppe extérieure de l'œuf utérin.

Le poussin est désormais tout formé. S'il s'agit du vingtième jour, comme il semble, non seulement le poussin est tout formé, mais il s'apprête à sortir de la coquille.

Partaient du cœur. Voir plus haut, § 4, des détails analogues.

 — Vers le même temps. Est-ce toujours du vingtième jour qu'il s'agit?

L'ombilic. C'est la traduction exacte du mot grec; mais il est évident que c'est une des deux veines dont on vient de parler.

Beaucoup de jaune. C'est la nourriture du poussin, qui en tire tout son développement.

Il y a un résidu. Ceci semble prouver que l'observateur allait jusqua disséquer le poussin afin de mieux comprendre ce qui se passait dans cette mystérieuse évolution. Voir aussi le paragraphe suivant.

§ 12. Vers cette même époque. Toujours même incertitude, faute de précision.

Rend un excrément... Je ne trouve pas d'observation de ce genre dans la zoologie moderne, quoique le fait mérite d'être étudié.

A la fin, le jaune... — C'est du seizième au dix-neuvième jour que le blanc disparait. La poche qui contient le jaune, le vitellus, rentre dans la cavité abdominale du poussin, pour disparaître absolument dans les deux derniers jours de l'incubation.

En ouvrant un poulet. Ceci est très remarquable pour prouver que les Anciens poussaient l'observation aussi loin que nous.

Mais s'il est détaché. Ceci se comprend bien, puisque le petit animal se nourrit alors lui-même au dehors, sans avoir besoin du jaune, comme dans sa vie intra-ovaire.

La partie intermédiaire. En d'autres termes, Le cordon ombilical.

§ 13. Pendant tout le temps. — Ce n'est guère qu'au quinzième jour qu'on peut exciter ainsi le jeune poussin, et qu'il est assez formé pour se mouvoir ; mais ce n'est que quelques jours après qu'il piaule; à ce moment, il ouvre seulement le bec, mais il n'émet encore aucun son.

Le cœur s'élève. Le battement du cœur correspond à un moment bien antérieur à celui où le poussin peut piauler. Dès le quatrième ou cinquième jour, ce mouvement est très apparent. Il y a donc ici quelque confusion dans le texte ; et l'on pourrait y voir une addition faite peu adroitement par une main étrangère.

§ 14. Telle est donc la manière. Ce résumé est ici bien placé;  mais il semble aussi qu'il devrait terminer le chapitre.

§ 15. Des œufs qui restent clairs. Ce sujet a été traité tout au long, ch. ii, §§ 6 et suiv. Il n'y avait aucune utilité d'y revenir ici.

Sur les pigeons plus particulièrement. Au chapitre ii, ci-dessus, il a semblé que les observations s'appliquaient plus particulièrement aux poules.

§ 16. Ont deux jaunes. Voilà, un sujet nouveau; et ces observations, qui sont justes et curieuses, auraient été mieux placées dans le chapitre précédent, ou il est question de l'œuf spécialement.

Entre les deux... quelquefois... Tous ces faits sont exacts.

Une poule qui avait pondu dix-huit œufs. On voit avec quelle curiosité et quelle attention ces observations avaient dû être faites.

Les œufs de queue. Voir plus haut, ch. ii, § 8.

Si ce n'est que... J'ai admis avec tous les éditeurs la correction faite par Gessner, et qui paraît indispensable.

L'un des jaunes doubles. On peut comprendre aussi : « L'un des deux poussins ». Le texte à cet égard est incertain. La dernière version serait peut-être la plus naturelle.

Le dernier produit. C'est-à-dire, les œufs clairs.

Difforme et monstrueux. Il n'y a qu'un seul mot dans le texte. Voir plus haut ch. ii, § 5, une expression semblable.

 

 

CHAPITRE IV.

Des pigeons ; le ramier et la tourterelle font en général deux œufs a chaque fois ; destruction des couvées ; un des œufs est toujours clair ; la reproduction commence à un an ; ponte du pigeon ; incubation alternative du mâle et de la femelle ; leurs soins pour le petit ; fécondité du pigeon ; âge de l'accouplement ; durée de la vie de quelques oiseaux.

1 Τίκτουσι δὲ πάντα μὲν τὰ περιστεροειδῆ δύο, οἷον φάττα καὶ τρυγών, ὡς ἐπὶ τὸ πολύ, τὰ δὲ πλεῖστα τρία [τρυγὼν καὶ φάττα]. Τίκτει δ´ ἡ μὲν περιστερά, ὥσπερ εἴρηται, πᾶσαν ὥραν, τρυγὼν δὲ καὶ φάττα ἐν τῷ ἔαρι, οὐ πλεονάκις ἢ δίς· τίκτει δὲ τὰ δεύτερα, ὅταν τὰ πρότερον γεννηθέντα διαφθαρῇ· πολλαὶ γὰρ διαφθείρουσιν αὐτὰ τῶν ὀρνίθων.  2 Τίκτει μὲν οὖν, ὥσπερ εἴρηται, καὶ τρία ποτέ· ἀλλ´ ἐξάγει οὐδέποτε δυοῖν πλέον νεοττοῖν, ἐνίοτε δὲ καὶ ἕνα μόνον· τὸ δ´ ὑπολειπόμενον τῶν ᾠῶν ἀεὶ οὔριόν ἐστιν.

3 Τῶν δὲ πλείστων ὀρνέων οὐδὲν αὐτοετὲς γεννᾷ. Ἅπαντες δ´ οἱ ὄρνιθες, ἐπειδὰν ἅπαξ ἄρξωνται τίκτειν, διὰ τέλους ὡς εἰπεῖν ἔχουσιν ᾠά, ἀλλ´ ἐν ἐνίοις διὰ μικρότητα οὐ ῥᾴδιον ἰδεῖν. 4 Ἡ δὲ περιστερὰ ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ἄρρεν καὶ θῆλυ, καὶ τούτων ὡς τὸ πολὺ πρότερον τὸ ἄρρεν τίκτει· καὶ τεκοῦσα μίαν ἡμέραν διαλείπει εἶτα πάλιν τίκτει θάτερον. Ἐπῳάζει δὲ καὶ ὁ ἄρρην ἐν τῷ μέρει τῆς ἡμέρας, τὴν δὲ νύκτα ἡ θήλεια. Ἐκπέττεταί τε καὶ ἐκλέπεται ἐντὸς εἴκοσιν ἡμερῶν τὸ γενόμενον πρότερον τῶν ᾠῶν· τιτρώσκει δὲ τὸ ᾠὸν τῇ προτεραίᾳ ἢ ἐκλέπει. Καὶ συνθερμαίνουσι τοὺς νεοττοὺς ἀμφότεροι ἐπί τινα χρόνον τὸν αὐτόν γε τρόπον ὅνπερ καὶ τὰ ᾠά. 5 Χαλεπωτέρα δ´ ἡ θήλειά ἐστι περὶ τὴν τεκνοτροφίαν τοῦ ἄρρενος, ὥσπερ καὶ τὰ ἄλλα ζῷα μετὰ τὸν τόκον. Τίκτουσι δὲ τοῦ ἐνιαυτοῦ καὶ δεκάκις, ἤδη δέ τινες καὶ ἑνδεκάκις, αἱ δ´ ἐν Αἰγύπτῳ καὶ δωδεκάκις. Ὀχεύει δὲ καὶ ὀχεύεται ἡ περιστερὰ ἐντὸς ἐνιαυτοῦ· καὶ γὰρ ἕκμηνος ὀχεύει καὶ ὀχεύεται. Τὰς δὲ φάττας καὶ τὰς τρυγόνας ἔνιοί φασιν ὀχεύεσθαι καὶ γεννᾶν καὶ τρίμηνα ὄντα, σημεῖον ποιούμενοι τὴν πολυπλήθειαν αὐτῶν. 6 Ἔγκυα δὲ γίνεται δέκα καὶ τέτταρας ἡμέρας, καὶ ἐπῳάζει ἄλλας τοσαύτας· ἐν ἑτέραις δὲ δέκα καὶ τέτταρσι πτεροῦνται οὕτως ὥστε [563b] μὴ ῥᾳδίως καταλαμβάνεσθαι. Βιοῖ δὲ φάττα, ὡς φασί, καὶ τετταράκοντα ἔτη· καὶ αἱ πέρδικες δὲ πλείω ἢ ἔτη ἑκκαίδεκα. Τίκτει δὲ ἡ περιστερὰ ἀπονεοττεύουσα πάλιν ἐν τριάκονθ´ ἡμέραις.

1 Tous les oiseaux de l'espèce du pigeon, tels que le ramier et la tourterelle, pondent assez ordinairement deux œufs. Le plus que puissent en pondre la tourterelle et le ramier, c'est trois. Ainsi qu'on l'a déjà dit, le pigeon pond en toute saison; le ramier et la tourterelle pondent au printemps, pas plus de deux fois. Mais ils ne font la seconde couvée que quand ils ont détruit la première ; car il y a beaucoup de ces oiseaux qui détruisent leurs couvées eux-mêmes. 2 Ils pondent comme on vient de dire ; quelquefois, il leur arrive de faire trois œufs ; mais ils n'élèvent jamais plus de deux petits ; parfois même, ils n'en élèvent qu'un seul. Celui des œufs qu'ils abandonnent est toujours clair.

3 La plupart des oiseaux n'engendrent pas dès leur première année. Mais tous, une fois qu'ils ont commencé à produire, ont naturellement des œufs jusqu'à la fin, pour ainsi dire ; mais ces œufs sont si petits chez quelques oiseaux qu'il n'est pas facile de les voir. 4 Ordinairement, le pigeon pond mâle et femelle, le mâle étant le plus souvent pondu avant l'autre; après un jour d'intervalle, où la femelle a pondu, elle se repose; et ensuite, elle répond l'autre de ses œufs. Le mâle couve alternativement pendant le jour, et la femelle pendant la nuit. Le premier pondu des œufs arrive à maturité, et il éclot, dans les vingt jours. Le petit pique et perce l'œuf un jour avant de sortir de la coquille. Pendant quelque temps, le père et la mère le réchauffent, de la même manière qu'ils ont échauffé les œufs. 5 La femelle est plus méchante que le mâle pendant qu'elle élève ses petits, comme le sont les femelles de toutes les espèces après qu'elles ont mis bas. Les pigeons pondent jusqu'à dix fois par an, parfois même jusqu'à onze; ceux d'Égypte pondent jusqu'à douze fois annuellement. Le pigeon s'accouple, mâle et femelle, au bout de moins d'un an ; car ils peuvent s'accoupler à six mois. On prétend que les ramiers et les tourterelles s'accouplent même et produisent à trois mois; et l'on en donne pour preuve leur multiplicité. 6 Les femelles portent quatorze jours; et elles couvent pendant quatorze autres. En un même nombre de jours, les petits volent déjà assez bien pour [563b] qu'on ait de la peine à les prendre. On assure que le ramier vit quarante ans, et que les perdrix en vivent plus de seize. La femelle du pigeon fait de nouveaux petits dans les trente jours après la ponte précédente.

§ 1. De l'espèce du pigeon. Lee variétés du pigeon domestique sont très nombreuses; les espèces qui se rapprochent du pigeon le sont moins. Le ramier est une variété ; la tourterelle est une espèce un peu différente.

Assez ordinairement deux œufs. Ce détail est exact.

C'est trois. Même remarque.

Ainsi qu'on l'a déjà dit. Voir plus haut, ch. ι, § 1.

Pas plus de deux fois. Par exception, il arrive qu'ils pondent jusqu'à trois fois.

Beaucoup de ces oiseaux. Il y a quelques manuscrits qui ont ici un pronom féminin; et alors il faudrait traduire : « Il y a beaucoup de femelles... » J'ai préféré l'expression la plus générale.

§ 2. Quelquefois. Cette réserve est conforme à la réalité ; ceci se rapporte surtout au pigeon domestique.

§ 3. La plupart des oiseaux. L'expression du texte est aussi {générale; mais il semble plus naturel d'appliquer ceci aux pigeons spécialement, puisque c'est d'eux qu'il est question dans ce chapitre.

Jusqu'à la fin. Sous-entedu : « De leur existence ».

Sont si petits. Ceci ne semble plus regarder les pigeons, et s'adresse sans doute à des espèces d'oiseaux fort différentes. Tout ce paragraphe, qui n'est pas bien placé ici, pourrait paraître une interpolation.

§ 4. Le pigeon pond mâle et femelle... Des observations modernes ont confirmé l'exactitude de celles-ci.

Le mâle coure alternativement. Même remarque.

Dans tes vingt jours. Il paraît que c'est un peu moins. dix-neuf jours plutôt que vingt, et tout au plus.

Pendant quelque temps. Pendant huit ou neut jours, qui suffisent pour que le jeune ait toute sa force.

§ 5. La femelle est plus méchante. Comme c'est elle qui doit surtout s'occuper des petits, il y a là quelque chose de providentiel. La remarque est d'ailleurs fort juste, et elle s'étend à toutes les espèces d'animaux à peu près.

Jusqu'à dix fois par an. Le fait est exact.

Ceux d'Êyypte. Sans doute à cause, de la chaleur du climat.

On prétend.... Aristote n'afdrme pas pour son propre compte ; et je crois qu'il a raison de montrer cette réserve. Le fait des trois mois est plus que douteux. Athénée analyse tout ce passage de l'Histoire des Animaux, liv. IX, p. 393.

§ 6. Les femelles portent quatorze jours. Ceci veut dire sans doute que les femelles ne pondent que quatorze jours après l'accouplement.

Elles couvent pendant quatorze autres. Ceci semble en contradiction avec le § 4, où il est dit que l'incubation est de vingt jours, à moins que les quatorze jours ne se rapportent uniquement aux tourterelles.

On assure que le ramier... plus de seize. MM. Aubert et Wimmer ont eu raison de mettre cette phrase entre crochets ; il est très probable qu'elle a été déplacée ; etici,ce n'est qu'une interpolation.

La femelle du pigeon. l'auteur revient au pigeon, qui est le véritable sujet de ce chapitre.

CHAPITRE V.

Du vautour; son nid dans des roches inaccessibles ; erreur d'Hérodore; les vautours ne pondent qu'une fois par an; l'hirondelle, seule parmi les carnassiers, pond deux fois ; les yeux crevés aux petites hirondelles peuvent guérir et recouvrer la vue.

1 Ὁ δὲ γὺψ νεοττεύει μὲν ἐπὶ πέτραις ἀπροσβάτοις· διὸ σπάνιον ἰδεῖν νεοττιὰν γυπὸς καὶ νεοττούς. Καὶ διὰ τοῦτο καὶ Ἡρόδωρος ὁ Βρύσωνος τοῦ σοφιστοῦ πατήρ φησιν εἶναι τοὺς γῦπας ἀφ´ ἑτέρας γῆς, ἀδήλου ἡμῖν, τοῦτό τε λέγων τὸ σημεῖον, ὅτι οὐδεὶς ἑώρακε γυπὸς νεοττιάν, καὶ ὅτι πολλοὶ ἐξαίφνης φαίνονται ἀκολουθοῦντες τοῖς στρατεύμασιν. Τὸ δ´ ἐστὶ χαλεπὸν μὲν ἰδεῖν, ὦπται δ´ ὅμως. 2 Τίκτουσι δὲ δύο ᾠὰ οἱ γῦπες. Τὰ μὲν οὖν ἄλλα ὅσα σαρκοφάγα οὐκ ὦπται πλεονάκις ἢ ἅπαξ τίκτοντα, ἡ δὲ χελιδὼν δὶς νεοττεύει μόνον τῶν σαρκοφάγων· τῶν δὲ νεοττῶν ἄν τις ἔτι νέων ὄντων τῆς χελιδόνος τὰ ὄμματα ἐκκεντήσῃ, γίνονται ὑγιεῖς καὶ βλέπουσιν ὕστερον.

 1 Le vautour fait son nid sur des rochers inaccessibles; et voilà comment il est si rare de voir son nid et ses petits. De là vient aussi qu'Hérodore, père du sophiste Bryson, affirme que les vautours viennent d'un autre pays, qui nous est inconnu; et la preuve qu'il en donne, c'est que personne n'a jamais vu le nid du vautour, et que cependant ils arrivent tout à coup en masse, à la suite des armées. Il est vrai qu'il est difficile de voir leur nid; mais on en a vu cependant. 2 Les vautours pondent deux œufs. Les autres oiseaux carnassiers ne pondent pas plus d'une fois par an, autant qu'on peut le voir. L'hirondelle est la seule, parmi les carnassiers, à faire deux pontes dans l'année. Si l'on crève les yeux aux petits des hirondelles, quand ils sont jeunes, ils en guérissent; et la vue leur revient.

§ 1. Le vautour fait son nid... Tout ce paragraphe se trouve, si ce n'est dans les mêmes termes au moins pour le fond, un peu plus loin, liv. IX, ch. xii, § 3. Les détails donnés ici sur le vautour sont d'ailleurs fort exacts; et il paraît vrai que cet oiseau est fort difficile à observer.

Bryson. Aristote parle deux fois de ce Bryson, Derniers Analytiques, liv. I, ch. ix, § 1, et Réfutations des sophistes, ch. III, §§ 3 et 5 de ma traduction, tome III, p. 52, et tome IV, p. 369. Bryson était fameux pour avoir essayé rte démontrer la quadrature du cercle, problème fort nouveau de son temps, et qu alors on pouvait croire soluble.

Personne n'a jamais vu... C'est une erreur.

Ils arrivent tout à coup en masse à la suite des armées. Ceci est parfaitement exact.

§ 2. Autant quon peut le voir. C'est qu'en effet il est très difficile d'observer ces oiseaux, qui fuient toujours la présence de l'homme.

L'hirondelle est la seule. MM. Aubert et Wimmer regardent ce paragraphe comme apocryphe. Cette conjecture n'est peut-être applicable qu'à la dernière partie, où il est question des yeux des petites hirondelles. Quant à la première partie du paragraphe qui concerne l'hirondelle, on peut l'accepter, puisque l'hirondelle est aussi un oiseau carnassier; et qu'on parle ici de ses doubles pontes annuelles, après avoir dit que les autres oiseaux carnassiers ne pondent qu'une fois par an.

Si l'on crève les yeux... Voir plus haut, liv. II, ch. xii, § 22, le même fait rapporté comme un on-dit ; le fait ne paraît pas très certain. Voir aussi le Traité de la Génération des animaux, liv. IV, § 97, p. 336, édit. et trad. Aubert et Wimmer, où Aristote cherche, avec plus ou moins de succès, à expliquer comment ces yeux peuvent repousser.

CHAPITRE VI.

De l'aigle ; nombre de ses œufs ; citation de Musée ; elle chasse toujours un de ses petits ; difficulté qu'elle a à les nourrir ; intervention de l'effraie ; durée de l'incubation de l'aigle, et de quelques autres oiseaux selon leur grosseur, le milan, l'épervier ; le corbeau ; durée de son incubation ; il chasse aussi ses petits, comme le font encore d'autres oiseaux ; le pygargue est le plus cruel des aigles pour ses petits; les aigles noirs sont très soigneux pour leur courée ; la plupart des oiseaux chassent leurs petits dès qu'ils peuvent voler ; exception pour la corneille.

1 Ὁ δ´ ἀετὸς ᾠὰ μὲν τίκτει τρία, ἐκλέπει δὲ τούτων τὰ δύο, ὥσπερ ἐστὶ καὶ ἐν τοῖς Μουσαίου λεγομένοις ἔπεσιν, «ὃς τρία μὲν τίκτει, δύο δ´ ἐκλέπει, ἓν δ´ ἀλεγίζει». Ὡς μὲν οὖν τὰ πολλὰ οὕτω συμβαίνει, ἤδη δὲ καὶ τρεῖς νεοττοὶ ὠμμένοι εἰσίν. Ἐκβάλλει δ´ αὐξανομένων τὸν ἕτερον τῶν νεοττῶν ἀχθόμενος τῇ ἐδωδῇ. Ἅμα δὲ καὶ λέγεται ἐν τῷ χρόνῳ τούτῳ ἄπαστος γίνεσθαι, ὅπως μὴ ἁρπάζῃ τοὺς τῶν θηρίων σκύμνους· οἵ τε οὖν ὄνυχες αὐτοῦ διαστρέφονται ὀλίγας ἡμέρας, καὶ τὰ πτερὰ λευκαίνεται, ὥστε καὶ τοῖς τέκνοις τότε γίνονται χαλεποί. Τὸν δ´ ἐκβληθέντα δέχεται καὶ ἐκτρέφει ἡ φήνη.  2 Ἐπῳάζει δὲ περὶ τριάκονθ´ ἡμέρας. Καὶ τῶν ἄλλων δὲ τοῖς μεγάλοις ὁ χρόνος τοσοῦτός ἐστι τῆς ἐπῳάσεως, οἷον χηνὶ καὶ ὠτίδι· τοῖς δὲ μέσοις περὶ εἴκοσιν, οἷον ἰκτίνῳ καὶ ἱέρακι. Τίκτει δ´ ὁ ἰκτῖνος τὰ μὲν πλεῖστα δύο, ἐνίοτε δὲ καὶ τρεῖς ἐξάγει νεοττούς· ὁ δ´ αἰγώλιος καλούμενος ἔστιν ὅτε καὶ τέτταρας. 3 Τίκτει δὲ καὶ ὁ κόραξ [564a] οὐ μόνον δύο, ὥσπερ φασί τινες, ἀλλὰ καὶ πλείω· ἐπῳάζει δὲ περὶ εἴκοσιν ἡμέρας καὶ ἐκβάλλει τοὺς νεοττοὺς ὁ κόραξ. Ποιεῖ δὲ καὶ ἄλλα τῶν ὀρνέων τὸ αὐτὸ τοῦτο· πολλάκις γάρ, ὅσα πλείω τίκτει, ἕνα ἐκβάλλουσιν.

4 Οὐ πάντα δὲ τὰ τῶν ἀετῶν γένη ὅμοια περὶ τὰ τέκνα, ἀλλ´ ὁ πύγαργος χαλεπός, οἱ δὲ μέλανες εὔτεκνοι περὶ τὴν τροφήν εἰσιν, ἐπεὶ πάντες γ´ ὡς εἰπεῖν οἱ γαμψώνυχες, ὅταν θᾶττον οἱ νεοττοὶ δύνωνται πέτεσθαι, ἐκβάλλουσι τύπτοντες ἐκ τῆς νεοττιᾶς. Καὶ τῶν ἄλλων δέ, ὥσπερ εἴρηται, σχεδὸν οἱ πλεῖστοι τοῦτο δρῶσι καὶ θρέψαντες οὐδεμίαν ἐπιμέλειαν ποιοῦνται τὸ λοιπόν, πλὴν κορώνης· αὕτη δ´ ἐπί τινα χρόνον ἐπιμελεῖται· καὶ γὰρ ἤδη πετομένων σιτίζει παραπετομένη.

1 L'aigle fait trois œufs; mais il n'en fait éclore que deux, ainsi qu'il est dit dans les vers attribués à Musée : « L'aigle pond trois œufs; il en fait éclore deux et n'élève qu'un seul aiglon. » C'est bien là en effet ce qui se passe le plus ordinairement; mais on a déjà vu des aigles avoir trois petits. Quand l'un des deux aiglons est assez grand, l'aigle le chasse, parce qu'elle a trop de peine à le nourrir. On prétend que, dans le même temps, l'aigle reste sans manger, parce qu'elle ne peut plus enlever lès petits des animaux; ses serres se déforment en quelques jours, et son plumage blanchit. Les aigles deviennent alors cruels h leurs petits. L'effraie reçoit et nourrit l'aiglon qui a été chassé. 2  L'aigle couve environ trente jours; c'est d'ailleurs la durée de l'incubation chez les gros oiseaux, tels que l'oie et l'outarde. Les oiseaux de grandeur moyenne ne couvent guère que vingt jours, tels que le milan et l'épervier. Le plus souvent, le milan n'a que deux œufs ; quelquefois néanmoins il a jusqu'à trois petits ; le milan dit  Aegolios en a parfois jusqu'à quatre. 3 Le corbeau n'a pas seulement [564a] deux oeufs, comme on le dit; il m couve davantage, pendant vingt jours à peu près. Le corbeau expulse aussi ses petits. Il y a d'autres biseaux encore qui en font autant ; et bien souvent, ceux qui ont plusieurs petits en chassent un.

4 D'ailleurs, toutes les espèces d'aigles ne se conduisent pas de même à l'égard de leurs petits; c'est surtout le pygargue qui est dur pour les siens. Les aigles noirs, au contraire, nourrissent leurs petits avec grand soin. Quoi qu'il en soit, on peut dire que tous les oiseaux à serres recourbées expulsent leurs petits hors du nid, en les frappant, dès qu'ils sont en état de voler. Presque tous les autres, nous le répétons, font à peu près de même; ou du moins, après avoir nourri leurs petits quelque temps, ils n'en prennent plus le moindre soin. Il faut excepter la corneille, qui s'en occupe encore pendant quelque temps. Lorsqu'ils volent déjà, elle les nourrit, en volant à côté d'eux.

§ 1. L'aigle fait trois œufs. Ces détails paraissent exacts.

Musée. Personnage presque mythologique. Aristote le cite encore dans la Politique, liv. V, ch. v, § 2, de ma trad. 3e édit. p. 276.

On a déjà vu. Ceci atteste la persévérance des observations.

Trop de peine à le nourrir. La raison semble en effet très bonne, puisqu'à mesure que le petit grossit, il a besoin de pins de nourriture.

On prétend... cruels à leurs petits. MM. Aubert et Wimmer regardent toute cette phrase comme apocryphe, et la mettent entre crochets. Je ne trouve pas que cette conjecture soit parfaitement fondée ; et il me semble, au contraire, que ce détail ne fait que confirmer ce qui précède et le compléter. L'aigle peut d'autant moins nourrir ses petite quelle ne peut plus alors se nourrir elle-même.

Sans manger. Cette leçon, proposée et adoptée par Sylburge, se retrouve aussi dans quelques manuscrits.

L'effraie. Le même fait est répété plus loin, liv. IX, ch. xxiii, § 3 ; Aristote s y étend davantage sur le caractère et les habitudes de l'aigle. Je ne sais pas d'ailleurs si le fait de l'effraie soignant les petits de l'aigle est bien sûr: il ne paraît pas qu'il y ait eu à ce sujet des observations récentes.

§ 2. Trente jours. C'est exact.

Le milan. Il paraît que le chiffre exact est vingt et un jours.

Aegolios... Il y a dans les manuscrits une variante qui indiquerait peut-être le nom d'un autre oiseau ; mais cet oiseau est inconnu; c'est Aetolis, au lieu d'Aegolios. Voir le Catalogue de MM..Aubert et Wimmer, tome I, p. 85, n° 8.

§ 3. Comme on le dit. Aristote a raison de réfuter l'opinion commune, puisque le corbeau a parfois jusqu'à 5 et 6 œufs ; il paraît d'ailleurs que le corbeau soigne très bien ses petite, contrairement à ce qui est dit ici.

§ 4. Le pygargue. Le pygargue est une espèce d'aigle pêcheur dont la queue est toute blanche, comme son nom l'indique ; il se rapproche de l'orfraie, et il est aussi de la famille des faucons, dont les aigles font scientifiquement partie.

Les aigles noirs. Je ne sais pas si le fait est exact.

A serres recourbées. En d'autres termes, les oiseaux de proie.

La corneille. Même remarque que sur les aigles noirs.

CHAPITRE VII.

Du coucou ; on l'a souvent confondu, mais à tort, avec l'épervier; époque où se montre le coucou ; différences de l'épervier et du coucou; il n'y a que la couleur qui se ressemble, ainsi que leur grosseur et leur vol ; erreur populaire sur ces deux oiseaux ; le coucou pond souvent dans le nid des autres oiseaux, et spécialement dans le nid de la fauvette ; le coucou n'élève qu'un seul petit ; époques où les petits des coucous et des éperviers sont les plus gras et du meilleur goût.

1 Ὁ δὲ κόκκυξ λέγεται μὲν ὑπό τινων ὡς μεταβάλλει ἐξ ἱέρακος, διὰ τὸ ἀφανίζεσθαι τὸν ἱέρακα, περὶ τοῦτον τὸν χρόνον, ᾧ ὅμοιός ἐστιν· σχεδὸν δὲ καὶ τοὺς ἄλλους ἱέρακας οὐκ ἔστιν ἰδεῖν, ὅταν θᾶττον φθέγγηται ὁ κόκκυξ, πλὴν ὀλίγας ἡμέρας. Ὁ δὲ κόκκυξ φαίνεται ἐπ´ ὀλίγον χρόνον τοῦ θέρους, τὸν δὲ χειμῶνα ἀφανίζεται. 2 Ἔστι δ´ ὁ μὲν ἱέραξ γαμψώνυχος, ὁ δὲ κόκκυξ οὐ γαμψώνυχος. Ἔτι δ´ οὐδὲ τὰ περὶ τὴν κεφαλὴν ἔοικεν ἱέρακι, ἀλλ´ ἄμφω ταῦτα περιστερᾷ μᾶλλον· ἀλλ´ ἢ κατὰ τὸ χρῶμα μόνον προσέοικεν ἱέρακι, πλὴν τοῦ μὲν ἱέρακος τὰ ποικίλα οἷον γραμμαί εἰσι, τοῦ δὲ κόκκυγος οἷον στιγμαί. 3 Τὸ μέντοι μέγεθος καὶ ἡ πτῆσις παραπλησία τῷ ἐλαχίστῳ τῶν ἱεράκων, ὃς κατὰ τὸν χρόνον τοῦτον ἀφανής ἐστιν ὡς ἐπὶ τὸ πολὺ ὃν φαίνεται ὁ κόκκυξ, ἐπεὶ ἤδη γ´ ὠμμένοι εἰσὶν ἄμφω. Καὶ κατεσθιόμενος δ´ ὦπται κόκκυξ ὑπὸ ἱέρακος· καίτοι οὐδὲν ποιεῖ τοῦτο τῶν ὁμογενῶν ὀρνέων. 4 Νεοττοὺς δὲ κόκκυγος λέγουσιν ὡς οὐδεὶς ἑώρακεν· ὁ δὲ τίκτει μέν, ἀλλ´ οὐ ποιησάμενος νεοττιάν, ἀλλ´ ἐνίοτε μὲν ἐν τῇ τῶν ἐλαττόνων ὀρνίθων ἐντίκτει καταφαγὼν τὰ ᾠὰ τὰ ἐκείνων, μάλιστα δ´ ἐν ταῖς τῶν φαβῶν νεοττιαῖς, καταφαγὼν καὶ τὰ τούτων ᾠά. [564b] Τίκτει δ´ ὀλιγάκις μὲν δύο, τὰ δὲ πλεῖστα ἕν. Ἐντίκτει δὲ καὶ τῇ τῆς ὑπολαΐδος νεοττιᾷ· ἡ δ´ ἐκπέττει καὶ ἐκτρέφει. Γίνεται δὲ πίων καὶ ἡδύκρεως κατὰ τοῦτον τὸν καιρὸν μάλιστα. Γίνονται δὲ καὶ τῶν ἱεράκων οἱ νεοττοὶ ἡδύκρεῳ σφόδρα καὶ πίονες. Νεοττεύει δὲ γένος τι αὐτῶν πόρρω καὶ ἐν ἀποτόμοις πέτραις.

 1 On a prétendu quelquefois que le coucou n'est que l'épervier transformé, parce que l'épervier, auquel le coucou ressemble, disparaît quand le coucou se montre. Mais toutes les autres espèces d'éperviers cessent d'être vus, si ce n'est pendant quelques jours, dès que le coucou se met à chanter. Le coucou ne se montre que très peu en été ; il disparaît tout à fait en hiver. 2  L'épervier a les serres recourbées; le coucou ne les a pas; sa tête ne ressemble pas non plus à celle de l'épervier; mais les deux, sa tête et ses ongles, ressembleraient moins à l'épervier qu'au pigeon. Sa couleur seule se rapproche de celle de l'épervier; et encore le bariolage de l'épervier se compose plutôt de lignes; celui du coucou est composé de points. 3 La grosseur et le vol du coucou le rapprochent de cette petite espèce d'éperviers qui, d'ordinaire, disparaît vers le même temps où se montre le coucou. On les a observés plus d'une fois à la même époque, et l'on a vu un coucou dévoré par un épervier; ce qui ne se produit jamais entre oiseaux de la même espèce. 4 On ajoute que personne n'a jamais vu les petits du coucou ; il pond cependant; mais il n'a pas fait de nid pour cela; il pond assez souvent dans le nid d'oiseaux plus petits que lui, après avoir dévoré leurs œufs; et de préférence, dans le nid du ramier, dont il mange aussi les œufs. [564b] Parfois, la femelle du coucou a deux œufs; le plus ordinairement, elle n'en a qu'un. Elle le dépose également dans le nid de la fauvette, qui fait éclore le petit et qui l'élève. C'est surtout à ce moment que le coucou est gras et d'une chair délicate. Les petits des éperviers sont aussi de très bon goût à manger et très gras. Il y a une de leurs espèces qui niche dans les lieux déserts et dans les rochers les plus escarpés.

§ 1... § 3... MM. Aubert et Wimmer croient que ces trois paragraphes sont apocryphes. Il ne me semble pas que cette conjecture soit bien fondée; elle ne pourrait sembler l'être que si Aristote prenait à son compte cette erreur de la ressemblance du coucou et de l'épervier. Mais au contraire il la réfute ; et l'on ne voit pas pourquoi il n'aurait pas pris la défense de la vérité contre une opinion vulgaire sans fondement.

L'épervier, auquel le Coucou ressemble. On peut croire que.ceci encore fait partie de la croyance populaire. Il est certain que le coucou est beaucoup plus petit que l'épervier ; aussi M. Pikkolos a-t-il cru pouvoir ajouter ici : « le Petit épervier», correction que n'autorise aucun manuscrit.

§ 2. L'épervier... le coucou. Ces différences sont réelles; et l'on peut bien admettre qu'Aristote a tenu à les noter.

§ 3. La grosseur et le vol. Ceci ne paraît pas plus exact que tout ce qui précède ; maie c'est la suite de l'opinion populaire, qui tend à confondre le coucou et l'épervier.

Ce qui ne se produit jamais. Cette observation n'est pas très sûre.

§ 4. On ajoute. Cette forme de langage paraît prouver que ceci est bien la conséquence des paragraphes précédente.

Il n'a pas fait de nid. Ceci est fort exact; voir Cuvier, Règne anirnal, tome I, p. 453.

Après avoir dévoré leurs œufs. Même remarque.

Qui fait éclore le petit et qui l'élève. Ce fait singulier paraît exact, et rien ne l'explique ; voir Cuvier, loc. cit.

C'est surtout à ce moment.., et très gras. MM. Aubert et Wimmer croient encore ce paragraphe apocryphe.

Il y a une de leurs espèces. Il paraît qu'en effet il y a encore en Grèce une espèce de coucou qui fait lui-même son nid, et ne prend pas celui des autres oiseaux.

CHAPITRE VIII.

Des pigeons et de leur incubation ; les mâles et les femelles couvent alternativement; les femelles des oies couvent seules; incubation des oiseaux d'eau; dans les corneilles, le mâle . nourrit la femelle pendant l'incubation; incubations particulières des pigeons et des perdrix.

1 Ἐπῳάζει δὲ τὰ πολλὰ τῶν ὀρνέων, ὥσπερ εἴρηται περὶ τῶν περιστερῶν, διαδεχόμενα τὰ ἄρρενα τοῖς θήλεσι, τὰ δὲ τοσοῦτον χρόνον ὅσον ἀπολείπει τὸ θῆλυ τροφὴν αὑτῷ ποριζόμενον. Τῶν δὲ χηνῶν αἱ θήλειαι ἐπῳάζουσι μόναι, καὶ διαμένουσι διὰ παντὸς ἐφεδρεύουσαι, ὅτανπερ ἄρξωνται τοῦτο ποιεῖν. 2 Πρὸς δὲ τόποις ἑλώδεσί τε καὶ πόαν ἔχουσι πάντων τῶν λιμναίων ὀρνίθων αἱ νεοττιαὶ γίνονται· διόπερ καὶ ἡσυχίαν ἔχοντες ἐπὶ τῶν ᾠῶν δύνανται τροφήν τινα αὑτοῖς πορίζεσθαι καὶ μὴ παντάπασιν ἄσιτοι εἶναι. 3 Ἐπῳάζουσι δὲ καὶ τῶν κορωνῶν αἱ θήλειαι μόναι, καὶ διατελοῦσιν ἐπ´ αὐτῶν οὖσαι διὰ παντός· τρέφουσι δ´ αὐτὰς οἱ ἄρρενες κομίζοντες τὴν τροφὴν αὐταῖς καὶ σιτίζοντες. Τῶν δὲ φαβῶν ἡ μὲν θήλεια ἀπὸ δείλης ἀρξαμένη τήν τε νύχθ´ ὅλην ἐπῳάζει καὶ ἕως ἀκρατίσματος ὥρας, ὁ δ´ ἄρρην τὸ λοιπὸν τοῦ χρόνου.

4 Οἱ δὲ πέρδικες δύο ποιοῦνται τῶν ᾠῶν σηκούς, καὶ ἐφ´ ᾧ μὲν ἡ θήλεια ἐπὶ δὲ θατέρῳ ὁ ἄρρην ἐπῳάζει, καὶ ἐκλέψας ἐκτρέφει ἑκάτερος ἑκάτερα· καὶ τοὺς νεοττοὺς ὅταν πρῶτον ἐξάγῃ, ὀχεύει αὐτούς.

1 Chez la plupart des oiseaux, les mâles, ainsi que nous l'avons dit pour les pigeons, couvent alternativement, en relayant la femelle, tout le temps qu'elle met à se procurer sa nourriture. Les femelles des oies couvent seules ; et elles restent tout le temps accroupies sur leurs œufs, du moment qu'elles ont commencé à couver. 2  C'est dans les endroits marécageux et garnis d'herbes que les oiseaux aquatiques font leurs nids; et c'est ainsi que, tout en demeurant sans bouger sur leurs œufs, ils peuvent se donner quelques aliments, et ne pas rester absolument sans manger. 3  Les femelles des corneilles sont aussi seules à couver; et elles ne cessent pas un instant d'être sur les œufs; les mâles leur apportent à manger; et ils les nourrissent soigneusement. La femelle du pigeon prend la couvée à la tombée du jour; elle y passe toute la nuit, jusqu'au moment où elle mange ; et le mâle couve le reste du temps.

4 Les perdrix font deux tas de leurs œufs; la femelle se met sur l'un; le mâle se met sur l'autre. Après l'éclosion, chacun élève respectivement les petits de sa propre couvée; et quand le mâle fait sortir les petits pour la première fois, il s'accouple avec eux.

§ 1. Ainsi que nous l'avons dit pour les pigeons. Voir plus haut, ch. iv, § 4.

Elles restent tout le temps. Il faut alors que le mâle les nourrisse, comme il est dit un peu plus bas, pour d'autres espèces d'oiseaux. Il y a même, à ce qu'il parait, des espèces où le mâle et la femelle couvent ensemble. Voir plus bas, § 4.

§ 2. Dans les endroits marécageux... L'observation est exacte, et l'explication est ingénieuse. Les oiseaux peuvent se pourrir sans quitter leur nid.

Ne pas rester absolument sans manger. Il est clair qu'ils mangent moins, ne pouvant saisir leur proie que quand elle passe à leur portée.

§ 3. Les mâles leur apportent à manger. C'est indispensable ; et il y a là quelque chose de providentiel.

La femelle du pigeon. Voir plus haut, ch. iv, § 4.

§ 4. Les perdrix. Il paraît que ces détails, vrais pour quelques espèces de perdrix, ne le sont pas pour toutes ; il y en a où la femelle est la seule à couver et à élever les petits.

Il s'accouple avec eux. Ceci est répété plus loin, liv. IX, ch. viii, § 3; et dans ce dernier passage, non plus que dans celui-ci, les manuscrits ne donnent pas de variante.MM. Aubert et Wimmer ont cru pouvoir changer le texte, en s'appuyant sur la traduction d'Albert le Grand ; et alors l'auteur dit seulement que, quand les petits sont sortie du nid, le mâle recommence à s'accoupler. Il est bien difficile d'admettre cette correction, en l'absence de l'autorité des manuscrits. J'ai donc laissé le texte tel qu'il est ; et je me borne à indiquer les modifications d'Albert et des nouveaux éditeurs.

CHAPITRE IX.

Du paon ; durée de son existence ; âge de son accouplement ; éclosion des petits ; ponte une fois par an; nombre des œufs ; intervalles de la ponte ; chute et reproduction du plumage du paon ; précautions pour faire couver les œufs de paon par les poules; des testicules des oiseaux, lors de l'accouplement.

1 Ὁ δὲ ταὼς ζῇ μὲν περὶ πέντε καὶ εἴκοσιν ἔτη, γεννᾷ δὲ τριετὴς μάλιστα, ἐν οἷς καὶ τὴν ποικιλίαν τῶν πτερῶν ἀπολαμβάνει· ἐκλέπει δ´ ἐν τριάκονθ´ ἡμέραις ἢ μικρῷ πλείοσιν. Ἅπαξ δὲ τοῦ ἔτους μόνον τίκτει· τίκτει δ´ ᾠὰ δώδεκα ἢ μικρῷ ἐλάττω· τίκτει δὲ διαλείπων δύο ἢ τρεῖς ἡμέρας καὶ οὐκ ἐφεξῆς· αἱ δὲ πρωτοτόκοι μάλιστα περὶ ὀκτὼ ᾠά. Τίκτουσι δ´ οἱ ταῲ καὶ ὑπηνέμια. Ὀχεύονται δὲ περὶ τὸ ἔαρ· γίνεται δὲ καὶ ὁ τόκος εὐθέως μετὰ τὴν ὀχείαν. [565a3 Πτερορρυεῖ δ´ ἅμα τοῖς πρώτοις τῶν δένδρων καὶ ἄρχεται αὖθις ἀπολαμβάνειν τὴν πτέρωσιν ἅμα τῇ τούτων βλαστήσει. Ἀλεκτορίδι δ´ ὑποτιθέασιν αὐτῶν τὰ ᾠὰ ἐπῳάζειν οἱ τρέφοντες διὰ τὸ τὸν ἄρρενα τῆς θηλείας τοῦτο δρώσης ἐπιπετόμενον συντρίβειν· 4 διὰ ταύτην δὲ τὴν αἰτίαν καὶ τῶν ἀγρίων ἔνιοι ὀρνίθων ἀποδιδράσκοντες τοὺς ἄρρενας τίκτουσι καὶ ἐπῳάζουσιν. Ὑποτίθεται δὲ τῇ ὄρνιθι μάλιστα δύο ᾠά· τοσαῦτα γὰρ μόνα δύναται ἐπῳάζουσα ἐξάγειν. Ἐπιμελοῦνται δ´ ὅπως μὴ καταβαίνουσα διαλίπῃ τὸν ἐπῳασμόν, παρατιθέντες τροφήν.

5 Οἱ δ´ ὄρνιθες περὶ τὴν ὀχείαν τοὺς ὄρχεις μείζους ἴσχουσιν [ἐπιδήλως], οἱ μὲν μᾶλλον ὀχευτικοὶ καὶ μᾶλλον ἐπιδήλως, οἷον ἀλεκτρυόνες καὶ πέρδικες, οἱ δὲ μὴ συνεχῶς, ἧττον.

6 Περὶ μὲν οὖν τῆς τῶν ὀρνίθων κυήσεως καὶ γενέσεως τοῦτον ἔχει τὸν τρόπον,

 

 

1 Le paon vit jusqu'à vingt-cinq ans environ; en général, il procrée à l'âge de trois ans, époque à laquelle il prend aussi les vives couleurs de son plumage. L'éclosion de ses petits a lieu en trente jours, ou un peu plus. Il ne pond qu'une seule fois par an; il pond une douzaine d'œufs, ou un peu moins. Mais il ne pond qu'à deux ou trois jours d'intervalle, et non pas de suite. Les femelles qui pondent pour la première fois ne font guère que huit œufs. 2  Les paons produisent aussi des œufs clairs. Ils s'accouplent vers l'époque du printemps ; et la femelle pond très vite après l'accouplement. [5653  Le paon perd ses plumes avec la chute des premières feuilles qui tombent ; et il recommence à reprendre son plumage quand les arbres reprennent aussi leur verdure. Ceux qui élèvent des paons donnent leurs œufs à couver à des poules, parce que le mâle peut les briser, en volant sur la femelle quand elle couve.  4  C'est aussi pour le même motif que, dans quelques espèces d'oiseaux sauvages, les femelles chassent les mâles pour pondre et pour couver. On donne aux poules tout au plus deux œufs de paon à couver; car elles ne peuvent guère en couver et en faire éclore davantage. Pour que la couveuse ne cesse pas l'incubation en descendant du nid, on a soin de mettre de la nourriture auprès d'elle.

5  Les oiseaux ont, vers l'époque de l'accouplement, les testicules manifestement plus gros. Les plus lascifs, comme les coqs et les perdrix, les ont alors plus développés ; et il les ont aussi toujours plus gros. Les testicules sont moins développés chez ceux qui ne s'accouplent pas continuellement.

6  Voilà donc comment les oiseaux portent et produisent leurs petits.

§ 1. Vingt-cinq ans environ. Il y a peut-être quelque exagéra tion dans ce chiffre, quoiqu'en effet le paon vive longtemps. Je ne trouve rien sur ce point intéressant dans les recherches de la zoologie moderne; voir Athénée, liv. IX, p. 397.

A l'âge de trois ans. Voir Buffon, tome XX, p. 197, édit. de 1830, qui cite et discute ce passage d'Aristote, ainsi que quelques autres détails de ce chapitre.

Ou un peu plus. Buffon dit au contraire de 27 à 30 jours.

Ou un peu moins. C'est plutôt moins. En général, il y a quelque exagération dans tous les chiffres qui sont donnée ici ; mais il faut se rappeler que le climat de la Grèce est sensiblement plus chaud que les nôtres.

§ 2. Des œufs-clairs. Buffon, loc. cit.,s'étend assez longuement sur ce détail.

Vers l'époque du printemps. Cette observation est exacte.

§ 3. Avec la chute des premières feuilles. Même remarque.

A couver à des poules. Ceci est exact; et le mâle, obéissant aux ardeurs du sexe, vient troubler la femelle jusque sur son nid ; voir Buffon, loc. cit.

§ 4. C'est aussi... Cette phrase semble bien être une addition; elle interrompt le fll de la pensée, qui reprend, d'ailleurs, dans la phrase suivante.

Deux œufs de paon à couver. Ceci n'est pas exact; et une poule ordinaire peut couver bien plus de deux œufs de paon. Les manuscrits ne donnent pas de variante.

§ 5. Les oiseaux... Cette généralité, qui est exacte, ne paraît pas ici à sa place; et c'est là sans doute ce qui aura porté MM. Aubert et Wimmer à comprendre ce paragraphe dans les crochets qu'ils ont ouverts, à partir de la phrase : « On donne aux poules... »

Les testicules manifestement plus gros. Voir plus haut, liv. III, ch. 1, § 10, et aussi Traité de la Génération des animaux, liv. I, § 11, p. 50, édit. et trad. Aubert et Wimmer.

§  6. Voilà donc. Ce résumé peut paraître insuffisant.

CHAPITRE X.

Des œufs des poissons; les poissons sont tous ovipares, sauf les sélaciens; des matrices des poissons; rapports et différences avec celles des oiseaux ; de l'œuf des poissons ; éclosion des petits des poissons ; comparaison avec les oiseaux ; des cordons ombilicaux dans les poissons; Dessins Anatomiques; de la formation des œufs et des petits dans les chiens de mer; description des embryons ; erreur sur l'accouplement des sélaciens ; chiens-marins reprenant leurs petits dans leur intérieur; des vaisseaux spermatiques chez les poissons ; matrices des femelles ; Dessins Anatomiques; époques diverses de la ponte chez quelques poissons; pas d'accouplements entre les espèces différentes de poissons.

1 οἱ δ´ ἰχθύες ὅτι μὲν οὐ πάντες ᾠοτοκοῦσιν, εἴρηται πρότερον. Τὰ μὲν γὰρ σελάχη ζῳοτοκεῖ, τὸ δὲ τῶν ἄλλων γένος ἰχθύων ᾠοτοκεῖ. Ζῳοτοκεῖ δὲ τὰ σελάχη πρότερον ᾠοτοκήσαντα ἐν αὑτοῖς, καὶ ἐκτρέφουσιν ἐν αὑτοῖς, πλὴν βατράχου. 2 Ἔχουσι δὲ καὶ τὰς ὑστέρας, ὥσπερ ἐν τοῖς ἄνω ἐλέχθη, διαφόρους οἱ ἰχθύες· τὰ μὲν γὰρ ᾠοτοκοῦντα δικρόας ἔχει καὶ κάτω, τὰ δὲ σελάχη ὀρνιθωδεστέρας. Διαφέρει δὲ τῆς τῶν ὀρνίθων ὑστέρας, ὅτι οὐ πρὸς τῷ ὑποζώματι ἐνίοις συνίσταται τὰ ᾠά, ἀλλὰ μεταξὺ κατὰ τὴν ῥάχιν, ἐκεῖθεν δ´ αὐξανόμενα μεταβαίνει. 3 Τὸ δ´ ᾠὸν γίνεται πάντων τῶν ἰχθύων οὐ δίχρων ἀλλὰ μονόχρων, λευκότερον δ´ ἢ ὠχρότερον, καὶ πρότερον καὶ ὅταν ἐνῇ ὁ νεοττός.

4 Διαφέρει δ´ ἡ γένεσις ἡ ἐκ τοῦ ᾠοῦ τοῦ τῶν ἰχθύων καὶ τῶν ὀρνίθων, ᾗ οὐκ ἔχει τὸν ἕτερον ὀμφαλὸν τείνοντα πρὸς τὸν ὑμένα τὸν ὑπὸ τὸ ὄστρακον· τὸν δ´ εἰς τὸ ὠχρὸν τοῖς ὄρνισι τείνοντα πόρον, τοῦτον ἔχει τοῖν δυοῖν μόνον. 5 Ἡ δ´ ἄλλη γένεσις ἤδη πᾶσα ἡ αὐτὴ ἡ ἐκ τοῦ ᾠοῦ τῶν τ´ ὀρνίθων καὶ τῶν ἰχθύων· ἐπ´ ἄκρῳ τε γὰρ τούτου γίνεται, καὶ αἱ φλέβες ὁμοίως τείνουσιν ἐκ τῆς καρδίας πρῶτον, καὶ ἡ κεφαλὴ καὶ τὰ ὄμματα καὶ [565b] τὰ ἄνω μέγιστα γίνεται τὸ πρῶτον· ὁμοίως δ´ αὐξανομένου ἀεὶ ἔλαττον γίνεται τὸ ᾠόν, καὶ τέλος ἀφανίζεται καὶ εἰσδύεται ἔσω, καθάπερ ἐν τοῖς ὄρνισιν ὁ νεοττὸς καλούμενος. 6 Προσπέφυκε δὲ καὶ ὁ ὀμφαλὸς μικρὸν κατώτερον τοῦ στόματος τῆς γαστρός. Ἔστι δὲ νέοις μὲν οὖσιν ὁ ὀμφαλὸς μακρός, αὐξανομένοις δ´ ἐλάττων, καὶ τέλος μικρός, ἕως ἂν εἰσέλθῃ, καθάπερ ἐλέχθη ἐπὶ τῶν ὀρνίθων. 7 Περιέχεται δὲ τὸ ἔμβρυον καὶ τὸ ᾠὸν ὑμένι κοινῷ· ὑπὸ δὲ τοῦτον ἄλλος ἐστὶν ὑμήν, ὃς περιέχει ἰδίᾳ τὸ ἔμβρυον· μεταξὺ δὲ τῶν ὑμένων ἔνεστιν ὑγρότης. Καὶ ἡ τροφὴ δ´ ὁμοία γίνεται τοῖς ἰχθυδίοις ἐν τῇ κοιλίᾳ ὥσπερ τοῖς τῶν ὀρνίθων νεοττοῖς, ἡ μὲν λευκὴ ἡ δ´ ὠχρά. 8 Τὸ μὲν οὖν σχῆμα τῆς ὑστέρας ὡς ἔχει, ἐκ τῶν ἀνατομῶν θεωρείσθω· διαφορὰ δ´ ἐστὶν αὐτοῖς πρὸς αὑτούς, οἷον τοῖς γαλεώδεσι καὶ πρὸς αὑτοὺς καὶ πρὸς τὰ πλατέα. Ἐνίοις μὲν γὰρ ἐν τῷ μέσῳ τῆς ὑστέρας περὶ τὴν ῥάχιν προσπέφυκε τὰ ᾠά, ὥσπερ εἴρηται, οἷον τοῖς σκυλίοις· αὐξανόμενα δὲ περιέρχεται. 9 Οὔσης δὲ δικρόας τῆς ὑστέρας καὶ προσπεφυκυίας πρὸς τῷ ὑποζώματι, ὥσπερ καὶ τῶν ἄλλων τῶν τοιούτων, περιέρχεται εἰς ἑκάτερον τὸ μέρος. Ἔχει δ´ ἡ ὑστέρα καὶ αὕτη καὶ ἡ τῶν ἄλλων τῶν γαλεοειδῶν μικρὸν προελθόντι ἀπὸ τοῦ ὑποζώματος οἷον μαστοὺς λευκούς, οἳ κυημάτων μὴ ἐνόντων οὐκ ἐγγίνονται. 10 Τὰ μὲν σκύλια καὶ αἱ βατίδες ἴσχουσι τὰ ὀστρακώδη, ἐν οἷς ἐγγίνεται ᾠώδης ὑγρότης· τὸ δὲ σχῆμα τοῦ ὀστράκου ὅμοιον ταῖς τῶν αὐλῶν γλώτταις, καὶ πόροι τριχώδεις ἐγγίνονται τοῖς ὀστράκοις. Τοῖς μὲν οὖν σκυλίοις, οὓς καλοῦσί τινες νεβρίας γαλεούς, ὅταν περιρραγῇ καὶ ἐκπέσῃ τὸ ὄστρακον, γίνονται οἱ νεοττοί· ταῖς δὲ βατίσιν, ὅταν ἐκτέκωσι, τοῦ ὀστράκου περιρραγέντος ἐξέρχεται ὁ νεοττός. 11 Ὁ δ´ ἀκανθίας γαλεὸς πρὸς τῷ ὑποζώματι ἔχει τὰ ᾠὰ ἄνωθεν τῶν μαστῶν· ὅταν δὲ καταβῇ τὸ ᾠόν, ἐπὶ τούτῳ ἀπολελυμένῳ γίνεται ὁ νεοττός. Τὸν αὐτὸν δὲ τρόπον συμβαίνει ἡ γένεσις καὶ ἐπὶ τῶν ἀλωπέκων. [566a] 12 Οἱ δὲ καλούμενοι λεῖοι τῶν γαλεῶν τὰ μὲν ᾠὰ ἴσχουσι μεταξὺ τῶν ὑστερῶν ὁμοίως τοῖς σκυλίοις, περιιόντα δὲ ταῦτα εἰς ἑκατέραν τὴν δικρόαν τῆς ὑστέρας καταβαίνει, καὶ τὰ ζῷα γίνεται τὸν ὀμφαλὸν ἔχοντα πρὸς τῇ ὑστέρᾳ, ὥστε ἀναλισκομένων τῶν ᾠῶν ὁμοίως δοκεῖν ἔχειν τὸ ἔμβρυον τοῖς τετράποσιν. Προσπέφυκε δὲ μακρὸς ὢν ὁ ὀμφαλὸς τῆς μὲν ὑστέρας πρὸς τῷ κάτω μέρει, ὥσπερ ἐκ κοτυληδόνος ἕκαστος ἠρτημένος, τοῦ δ´ ἐμβρύου κατὰ τὸ μέσον, ᾗ τὸ ἧπαρ. Ἡ δὲ τροφὴ ἀνατεμνομένου, κἂν μηκέτ´ ἔχῃ τὸ ᾠόν, ᾠώδης. Χόριον δὲ καὶ ὑμένες ἴδιοι περὶ ἕκαστον γίνονται τῶν ἐμβρύων, καθάπερ ἐπὶ τῶν τετραπόδων.

13 Ἔχει δὲ τὰ ἔμβρυα τὴν κεφαλὴν νέα μὲν ὄντα ἄνω, ἁδρυνόμενα δὲ καὶ τέλεα ὄντα κάτω. Ἐγγίνεται δὲ καὶ ἐν τῇ ἀριστερᾷ ἄρρενα καὶ ἐν τῇ δεξιᾷ θήλεα, καὶ ἐν τῇ αὐτῇ ἅμα θήλεα καὶ ἄρρενα. Καὶ τὰ ἔμβρυα διαιρούμενα, ὁμοίως ὥσπερ ἐπὶ τῶν τετραπόδων, ἔχει τῶν σπλάγχνων ὅσα ἔχει μεγάλα, οἷον τὸ ἧπαρ, καὶ αἱματώδη. 14 Πάντα δὲ τὰ σελαχώδη ἅμα ἔχουσιν ἄνω μὲν πρὸς τῷ ὑποζώματι ᾠά, τὰ μὲν μείζω τὰ δ´ ἐλάττω, πολλά, κάτω δ´ ἔμβρυα ἤδη· διὸ πολλοὶ κατὰ μῆνα τίκτειν καὶ ὀχεύεσθαι οἴονται τοὺς τοιούτους τῶν ἰχθύων, ὅτι οὐχ ἅμα πάντα προΐενται, ἀλλὰ πολλάκις καὶ πολὺν χρόνον. Τὰ δὲ κάτω ἐν τῇ ὑστέρᾳ ἅμα πέττεται καὶ τελεσιουργεῖται. 15 Οἱ μὲν οὖν ἄλλοι γαλεοὶ καὶ ἐξαφιᾶσι καὶ δέχονται εἰς ἑαυτοὺς τοὺς νεοττούς, καὶ αἱ ῥῖναι καὶ αἱ νάρκαι (ἤδη δ´ ὤφθη νάρκη μεγάλη περὶ ὀγδοήκοντα ἔχουσα ἐν ἑαυτῇ ἔμβρυα), ὁ δ´ ἀκανθίας οὐκ εἰσδέχεται μόνος τῶν γαλεῶν διὰ τὴν ἄκανθαν. Τῶν δὲ πλατέων τρυγὼν καὶ βάτος οὐ δέχονται διὰ τὴν τραχύτητα τῆς κέρκου. Οὐκ εἰσδέχεται δ´ οὐδὲ βάτραχος τοὺς νεοττοὺς διὰ τὸ μέγεθος τῆς κεφαλῆς καὶ τὰς ἀκάνθας· οὐδὲ γὰρ ζῳοτοκεῖ μόνος τούτων, ὥσπερ εἴρηται πρότερον.

[566a] 16 Αἱ μὲν οὖν πρὸς ἄλληλα διαφοραὶ τοῦτον ἔχουσι τὸν τρόπον αὐτῶν, καὶ ἡ γένεσις ἡ ἐκ τῶν ᾠῶν.

17 Οἱ δ´ ἄρρενες περὶ τὸν χρόνον τῆς ὀχείας τοὺς πόρους ἔχουσι θοροῦ πλήρεις οὕτως ὥστε θλιβομένων ἔξω ῥεῖν τὸ σπέρμα λευκόν. Εἰσὶ δ´ οἱ πόροι δίκροοι, ἀπὸ τοῦ ὑποζώματος καὶ τῆς μεγάλης φλεβὸς ἔχοντες τὴν ἀρχήν. Περὶ μὲν οὖν τὸν χρόνον τοῦτον ἤδη διάδηλοι πρὸς τὴν τῶν θηλειῶν ὑστέραν εἰσὶν οἱ πόροι τῶν ἀρρένων, ὅταν δὲ μὴ αὐτὴ ἡ ὥρα, ἧττον διάδηλοι τῷ μὴ συνήθει· πάμπαν γὰρ ἐν ἐνίοις καὶ ἐνίοτε ἄδηλοι γίνονται, ὥσπερ ἐλέχθη περὶ τῶν ὄρχεων ἐν τοῖς ὄρνισιν. 18 Ἔχουσι δὲ διαφορὰς καὶ ἄλλας μὲν πρὸς ἄλληλα οἵ τε θορικοὶ πόροι καὶ οἱ ὑστερικοί, καὶ ὅτι οἱ μὲν προσπεφύκασι τῇ ὀσφύϊ, οἱ δὲ τῶν θηλειῶν πόροι εὐκίνητοί εἰσι καὶ λεπτῷ ὑμένι προσειλημμένοι. Θεωρείσθωσαν δὲ καὶ οἱ τῶν ἀρρένων πόροι, ὡς ἔχουσιν, ἐκ τῶν ἐν ταῖς ἀνατομαῖς διαγεγραμμένων.

19 Ἐπικυΐσκεται δὲ τὰ σελάχη, καὶ κύει τοὺς πλείστους μῆνας ἕξ. Πλειστάκις δ´ ἀποτίκτει ὁ καλούμενος τῶν γαλεῶν ἀστερίας· ἀποτίκτει γὰρ δὶς τοῦ μηνός. Ἄρχονται δ´ ὀχεύεσθαι μηνὸς Μαιμακτηριῶνος. Οἱ δ´ ἄλλοι γαλεοὶ δὶς τίκτουσι, πλὴν τοῦ σκυλίου· οὗτος δ´ ἅπαξ τοῦ ἐνιαυτοῦ. Τίκτουσι δὲ τὰ μὲν τοῦ ἔαρος αὐτῶν, ῥίνη δὲ καὶ τοῦ μετοπώρου πρὸς δύσιν Πλειάδος χειμερινὴν τὸ ὕστερον, τὸ δὲ πρῶτον τοῦ ἔαρος· εὐθηνεῖ δ´ αὐτῆς μάλιστα μὲν ὁ γόνος ὁ ὕστερος· 20 αἱ δὲ νάρκαι περὶ τὸ φθινόπωρον. Ἐκτίκτει δὲ τὰ σελάχη πρὸς τὴν γῆν ἐκ τοῦ πελάγους καὶ τῶν βαθέων ἐπανιόντα διά τε τὴν ἀλέαν καὶ διὰ τὸ φοβεῖσθαι περὶ τῶν τέκνων. 21 Τῶν μὲν οὖν ἄλλων ἰχθύων παρὰ τὰς συγγενείας οὐδὲν ὦπται συνδυαζόμενον, ῥίνη δὲ δοκεῖ μόνη τοῦτο ποιεῖν καὶ βάτος· ἔστι γάρ τις ἰχθὺς ὃς καλεῖται ῥινόβατος· ἔχει γὰρ τὴν μὲν κεφαλὴν καὶ τὰ ἔμπροσθεν βάτου, τὰ δ´ ὄπισθεν ῥίνης, ὡς γινόμενος ἐξ ἀμφοτέρων τούτων.

22 Οἱ μὲν οὖν γαλεοὶ καὶ οἱ γαλεοειδεῖς, οἷον ἀλώπηξ καὶ κύων, καὶ οἱ πλατεῖς ἰχθύες, νάρκη καὶ βάτος καὶ λειόβατος [567a] καὶ τρυγών, τὸν εἰρημένον τρόπον ζῳοτοκοῦσιν ᾠοτοκήσαντες.

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1 Il a été dit plus haut que les poissons ne sont pas toujours ovipares. Les sélaciens sont, il est vrai, vivipares; mais tout le reste des poissons est ovipare. Les sélaciens même ne sont vivipares qu'à la condition d'avoir produit des œufs dans leur intérieur, et ils nourrissent leurs petits au dedans d'eux-mêmes, excepté toutefois la grenouille.  2  On a également dit plus haut que les poissons ont des matrices de diverses sortes. Les ovipares ont des matrices divisées en deux, et placées en bas; celles des sélaciens se rapprochent davantage des matrices des oiseaux. La différence qu'elles présentent avec les matrices d'oiseaux, c'est que, chez quelques-uns, les œufs ne sont pas près du diaphragme, mais au milieu, le long du rachis. C'est de ce point que les œufs descendent, après s'y être développés. 3  L'œuf des poissons n'est jamais de deux couleurs ; il n'en a toujours qu'une seule, plutôt blanche que jaune, soit dès le début, soit quand le petit y paraît

4 La formation du petit qui doit sortir de l'œuf des poissons n'est pas non plus la même que chez les oiseaux. La différence consiste en ce que l'œuf des poissons n'a pas ce second ombilic qui aboutit à la membrane placée sous la coquille. Des deux cordons, il n'en a qu'un seul, celui qui se rend au jaune, dans les oiseaux. 5 Le reste de la formation du petit sortant de l'œuf se passe chez les poissons comme chez les oiseaux. Ainsi, le petit se forme au sommet de l'œuf, et les veines prennent également leur point de départ au cœur. La tête, les yeux [565b] et les parties supérieures du corps sont également très grosses, à l'origine, chez les uns comme chez les autres. A mesure que le petit se développe, l'œuf va toujours en diminuant; à la fin, il disparaît et il est absorbé en dedans, tout comme ce qu'on appelle le poussin chez les oiseaux. 6 L'ombilic est attaché aussi un peu plus bas que le corps du ventre. Tant que le poisson est petit, le cordon ombilical est long; quand le poisson grossit, ce cordon devient plus court, et à la fin tout petit, jusqu'à ce qu'il rentre, ainsi qu'on l'a expliqué pour les oiseaux. 7 L'embryon et l'œuf sont renfermés dans une membrane commune ; au-dessous de cette première membrane, il y en a une autre, qui enveloppe spécialement l'embryon. Entre les deux membranes, il y a un liquide. Les petits poissons se nourrissent dans le ventre des femelles absolument de la même manière que se nourrissent les poussins des oiseaux. Seulement, la nourriture est blanche pour les uns, tandis qu'elle est jaune pour les autres. 8  On peut voir, d'après les dessins anatomiques, quelle est la forme de la matrice. Il y a des différences dans les poissons de la même espèce, les uns par rapport aux autres. Par exemple, il y en a pour les chiens de mer, et entre eux, et relativement aux sélaciens plats. Ainsi, dans quelques-uns, les œufs sont posés, au milieu de la matrice, près du rachis; par exemple, dans les petits-chiens de mer, ainsi qu'on l'a déjà dit. Une fois développés, les œufs sortent et s'en vont. La matrice étant divisée en deux, et attachée au diaphragme, comme chez tous les animaux de cette même espèce, les œufs vont dans chacune de ces deux parties, La matrice de ces chiens de mer et celle des autres chiens marins présente, à peu de distance en avant du diaphragme, comme des mamelles blanches, qui ne se montrent pas quand il n'y a pas encore d'embryons. 10  Les petits-chiens et les raies ont des espèces de coquilles qui renferment un liquide analogue à celui de l'œuf. La forme de cette coquille se rapproche de la forme des becs de flûte ; et il y a dans les coquilles des vaisseaux filiformes. Chez les petits-chiens, que l'on appelle parfois aussi chiens-poulains, les petits sortent quand la coquille se rompt et tombe; mais dans les raies, une fois qu'elles ont pondu, le petit sort de la coquille, qui s'est rompue. 11  Le chien de mer, l'Épineux, a ses œufs en haut des mamelles sous le diaphragme ; et quand l'œuf descend, le petit se montre sur l'œuf ainsi détaché. La formation du petit est la même pour les chiens de mer appelés les renards. [566a 12  Les chiens de mer qu'on nomme les chiens-lisses ont, comme les petits-chiens, leurs œufs entre les deux parties de la matrice. Attachés sur les deux parois de la matrice qu'ils tapissent, les œufs descendent; les petits se forment en ayant leur cordon ombilical sur la matrice, de telle sorte que, quand les œufs sont absorbés, il semble que l'embryon est tout à fait pareil à celui des quadrupèdes. Le cordon ombilical de la matrice, qui est fort long, est attaché à sa partie inférieure; et chaque cordon est comme suspendu à une cavité ou cotylédon ; le cordon tient au milieu de l'embryon, là où est le foie. Quand on l'ouvre en le fendant, on y trouve une nourriture analogue à celle de l'œuf, bien qu'il n'y ait plus d'œuf à ce moment ; mais il y a un chorion et des membranes qui entourent chacun des embryons en particulier, comme chez les quadrupèdes.

13 Les embryons, quand ils sont tout récents, ont la tête en haut; quand ils sont plus forts, et tout à fait développés, elle est en bas. Les mâles sont à gauche, et les femelles sont à droite; bien qu'on trouve aussi tout à la fois des femelles et des mâles dans la même moitié. Les fœtus disséqués montrent, ainsi que chez les quadrupèdes, des viscères très grands, comme le foie, et pleins de sang. 14 Tous les sélaciens ont à la fois des œufs en haut près du diaphragme, les uns plus gros, les autres plus petits, mais toujours nombreux ; et déjà, des embryons en bas. C'est là ce qui a pu donner à croire qu'ils pondent et qu'ils s'accouplent chaque mois, parce que tous les œufs ne sortent pas à la fois, mais à plusieurs reprises et pendant un temps assez long. Ceux qui sont dans le bas de la matrice y mûrissent et achèvent de s'y former. 15  Les autres chiens de mer mettent leurs petits dehors et les reprennent en eux-mêmes, comme le font les rhines et les torpilles. On a observé une torpille qui portait en elle jusqu'à quatre-vingts embryons. Le chien Épineux est le seul des chiens-marins qui ne reprenne pas ses petits, à cause de leur épine; et parmi les poissons aplatis, la pastenague et la raie ne reprennent pas leurs petits, à cause de la dureté de leur queue. La grenouille marine ne peut pas non plus les reprendre, à cause de la grosseur de leur tête et de leurs piquants. C'est aussi, comme on Ta dit plus haut, le seul de ces poissons qui ne soit pas vivipare.

[566a] 16 Telles sont les différences qu'on peut remarquer entre tous ces animaux, les uns par rapport aux autres ; et telle est aussi la génération venant des œufs.

17 A l'époque de l'accouplement, les poissons mâles ont les canaux tellement pleins de la liqueur séminale que, en les pressant un peu, on fait sortir du sperme blanc- Les vaisseaux sont doubles, prenant leur origine au diaphragme et à la grande veine. Ace moment déjà, les vaisseaux sont, dans les mâles, aisément distingués de la matrice des femelles. Passé ce moment, les vaisseaux ne sont plus aussi distincts, si ce n'est pour ceux qui ont l'habitude de les observer. Chez quelques poissons, ils s'effacent quelquefois entièrement, comme on l'a dit pour les testicules des oiseaux. 18  Les vaisseaux du sperme et ceux de la matrice présentent encore d'autres différences entre eux. Les premiers s'attachent aux reins, tandis que, chez les femelles, les vaisseaux sont mobiles et recouverts d'une membrane légère. C'est encore d'après les dessins anatomiques qu'il faut étudier les vaisseaux des mâles et leur disposition.

19 Les sélaciens ont des superfétations ; et ils portent six mois tout au plus. Parmi les chiens marins, celui qu'on appelle l'Étoile, porte le plus fréquemment de tous. Il pond deux fois par mois; et l'accouplement commence au mois de Maemactérion. Les autres chiens de mer, si l'on excepte le petit chien, ne pondent que deux fois par an; le petit-chien ne pond qu'une seule fois. Quelques-uns de ces poissons pondent au printemps; la rhine fait aussi une dernière portée à l'automne, vers le coucher d'hiver delà Pléiade; sa première portée est au printemps. C'est la dernière ponte qui réussit le mieux. 20  Les torpilles pondent vers la fin de l'automne. Les sélaciens quittent la haute mer et les eaux profondes, pour venir pondre près de terre, parce qu'ils y trouvent de la chaleur et plus de sécurité pour leurs petits, qu'ils craignent de perdre. 21 On n'a point d'exemple que des poissons se soient accouplés en dehors de leurs congénères ; il semble que la rhine et la raie sont les seules à présenter cette anomalie ; car il y a un poisson surnommé la rhine-raie qui a la tête et le devant d'une raie, et le derrière d'une rhine, comme issu de toutes les deux.

22 Ainsi, les chiens de mer et les poissons analogues, tels que le chien-renard, le chien-marin, les poissons aplatis, la torpille, la raie, la raie-lisse et la pastenague, sont vivipares, [567a] après avoir fait des œufs, de la façon qu'on vient de dire.

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§ 1. Plus haut. Voir liv. III, ch. i, § 21, où Aristote donne la définition des sélaciens, animaux sans pieds, ayant des branchies et étant vivipares.

Excepté toutefois la grenouille. Il s'agit ici de la grenouille de mer, qui se distingue, en effet, des autres sélaciens par quelques différences d'organisation, et qui n'est pas vivipare; voir le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 146, n° 90; voir plus loin, § 14.

§ 2. Plus haut. Voir liv. III, ch. i, §§ 17 et suiv.

Des matrices des oiseaux. Aristote revient encore à cette comparaison dans le Traité de la Génération des animaux, liv. I, § 20, p. 58, édit. et trad. Aubert et Wimmer.

C'est de ce point que les œufs descendent. Tous ces détails attestent que les observations anatomiques avaient été poussées fort loin par l'auteur.

§ 3. De deux couleurs. L'observation est exacte ; et c'est en effet un détail à noter, bien qu'il ne soit pas de grande importance.

Soit dès le début. Ou bien : « Avant que le petit n'y paraisse », soit après qu'il y a paru.

§ 4. Du petit qui doit sortir de l'œuf des poissons. Le texte n'est pas tout à fait aussi précis ; mais le sens n'est pas douteux

Ce second ombilic. Voir plus haut, ch. iii, § 6. Le mot d'ombilic peut être remplacé par celui de cordon ou de veine, qu'emploie aussi Aristote. Ces détails paraissent exacts, et la zoologie moderne les a vérifiés. D'ailleurs, l'étude est beaucoup plus difficile sur les œufs de poissons que sur les œufs d'oiseaux, à caμse de leur ténuité, et aussi de leur nombre.

§ 5. Le reste de la formation... Chez Les poissons, les œufs sont infiniment plus petits; et l'observation en est d'autant plus gênée.

Également très grosses. Voir plus haut, ch. iii, § 4.

Ce qu'on appelle le poussin. C'est la traduction exacte du texte; mais la formule même que prend ici l'auteur donne à penser, comme •le veulent MM. Aubert et Wimmer, qu'au lieu du poussin proprement dit, il faut entendre ici le Vitellus, ou germe d'où le poussin doit sortir, par son développement successif.

§ 6. Que le corps du ventre. J'ai suivi ici la leçon ordinaire. Au lieu de Corps, MM. Aubert et Wimmer proposent Bouche; et cette variante n'exige que le changement d'une seule lettre; il faudrait alors traduire : « La bouche, ou l'ouverture de l'estomac ou du ventre ». Ce changement que n'autorise aucun manuscrit, ne paraît pas très satisfaisant. Il semble du reste que les indications données par Aristote se rapportent assez bien à la formation des requins.

Ainsi qu'on l'a expliqué pour les oiseaux.Voir plus haut, ch. III, § 7.

§ 7. L'embryon et l'œuf. C'est bien ainsi que les choses sont disposées dans l'œuf des oiseaux ; mais, dans les poissons, elles ne sont peut-être pas aussi pareilles qu*Aristote les fait dans ce passage.

§ 8. D'après les dessins anatomiques. On pourrait traduire aussi, avec MM. Aubert et Wimmer: « D'après les ouvrages d'anatomie »; mais la première version me semble plus naturelle, après toutes les indications semblables qu'on a déjà vues dans cette Histoire des animaux ; plus haut, liv. I, ch. xiv, § 18; liv. III, ch. i, § 14 ; liv. IV, ch. iv, § 29, et dans plusieurs autres passages, où lon ne peut pas douter qu'il s'agisse de dessins illustrant des descriptions anatomiques, qu'ils complètent. Voir aussi plus loin, § 18.

Pour les chiens de mer. L'identification n'est pas sûre; mais c'est toujours d'un sélacien et d'un squale qu'il s'agit ici.

Aux sélaciens plats. Le texte n'a que l'adjectif; mais comme il est question des sélaciens uniquement dans ce passage, je n'ai pas hésité à ajouter ce mot, comme l'ont fait MM. Aubert et Wimmer; voir leur Catalogue, tome I, p. 146, n° 92.

Dans les petits chiens de mer. Le nom dont Aristote se sert a été conservé dans la science contemporaine; c'est le Scyllium de Cuvier, qui forme une famille du groupe des Squalidee ; leurs œufs sont à coque résistante. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 817.

Ainsi quon l'a déjà dit. Un peu plus haut, § 2.

§ 9. La matrice.Ou bien « L'ovaire ». Sur l'organisation des sélaciens, qui présentent des particularités remarquables, voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 817. Les détails donnés par Aristote sont en grande partie assez exacte. Ils attestent tout au moins que l'anatomie des sélaciens lui avait paru mériter un examen spécial.

De ces chiens de mer... Des autres chiens marins. Peut-être faudrait-il traduire : « Les squales et les squalidee », en empruntant la nomenclature de la science moderne.

Comme des mamelles blanches. Je ne sais pas si l'organe indiqué ici par Aristote doit se confondre avec le placenta ombilical,observé dans quelques espèces de sélaciens; du moins M. Claus fait-il honneur à Aristote d'avoir connu ce fait dans l'émissole-lisse ; voir M. Claus, p. 815.

§ 10. Ont des espèces de coquilles. Chez beaucoup de sélaciens, les œufs sont entourés d'une coque résistante, ayant la consistance du parchemin; les œufs renferment un fort vitellus et une couche d'albumine.

Quand la coquille se rompt et tombe. Les raies et les chiens de mer pondent des œufs aussitôt après la fécondation ; dans les torpilles et les squales, l'œuf reste dans l'utérus, où il subit toutes ses évolutions, et le petit en sort tout vivant ; M. Claus, loc. cit.

Dans les raies. Ce détail ne paraît pas exact ; et dans ces deux espèces de poissons, le petit se développe de la même façon dans l'œuf, avant d'en sortir.

§ 11. L'Épineux. J'ai traduit le mot grec; mais la zoologie moderne l'a conservé ; et elle appelle encore une espèce de squale du nom « d'Acanthias vulgaris »; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 819. C'est un squale de la famille des spinacides, ou Aiguillates. Voir aussi Athénée, liv. VII, p. 294.

Appelés les renards. La science moderne a conservé aussi cette dénomination pour l'espèce de Squale qu'elle appelle Alopécias, ou Carcharodon, qui atteint parfois jusqu'à 40 pieds de long ; voir M. Claus, p. 818, et aussi le Catalogue de MM. Aubert et Wimmer, tome I, p. 145. Voir aussi Cuvier, Règne animal, tome II, p. 388, Squalus vulpes.

§ 12. Les chiens lisses. C'est en partie le nom qu'a conservé la science moderne pour le Must-lus lœvis, ou l'Émissole de Cuvier, l'Èmissole-lisse d'Aristote, pourvue d'un placenta ombilical; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 818, famille des galéides. Les détails que donne ici Aristote sont en général exacts; et ils montrent que les recherches anatomiques du naturaliste grec étaient déjà poussées fort loin. Voir le Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 51, édit. et trad. de MM. Aubert et Wimmer, p. 238, ou les mêmes indications se retrouvent, sur la matrice des chiens de mer lisses.

Quand on l'ouvre. Il est clair qu'il s'agit ici d'une analyse anatomique. Je crois que la zoologie moderne a vérifié presque tous les détails donnés par Aristote.

En le fendant. Peut-être serait-il plus exact de traduire : « En le disséquant» ; l'expression grecque pourrait se prêter également à cette interprétation; voir le paragraphe suivant.

Comme chez les quadrupèdes. Ceci est une répétition de ce qui vient d'être dit un peu plus haut.

§13. Ont la tête en haut.... elle est en bas. Je ne crois pas que la zoologie moderne ait porté des observations aussi étendues sur eee détails de l'organisation des Squales.

Les mâles sont à gauche. C'était là une opinion d'Anaxagore, qu Aristote réfute dans le Traité de la Génération des animaux, liv. IV, § 2, p. 280, et aussi, § 16,p. 286, édit. et trad. Aubert et Wimmer.

Disséqués. Le mot qu'emploie ici Aristote n'est pas le même que dans le paragraphe précédent; mais je pense encore qu'il s'agit ici de réelles dissections, poussées sans doute moins loin que les nôtres, mais ayant le même but, et parfois, le même résultat.

§ 14. Mais toujours nombreux. MM. Aubert et Wimmer retranchent ces mots.

Et déjà, des embryons en bas. Je ne trouve pas dans la zoologie moderne des détails analogues à ceux qui sont donnés ici par Aristote

Y mûrissent. C'est la traduction littérale du mot grec.

§ 15. Les reprennent en eux-mêmes. Voir plus loin, ch. xi, § 3, la même assertion.

 — Les rhines et les torpilles. La Rhine est de la famille des Squales squatina; la torpille est de la famille des raies. Je ne crois pas que les observateurs modernes aient constaté rien de pareil à ce que rapporte Aristote ; voir la Zoologie descriptive de M. Claus. p. 819 et 820.

La pasténague. De la famille des raies trygonides. Voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 399.

La grenouille marine. Le texte dit simplement « La grenouille ». La même indication se retrouve dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 46, p. 236, édit. et trad. Aubert et Wimmer. Dans ce dernier passage, Aristote dit : « Ce qu'on appelle la grenouille » ; ce qui prouve bien qu'il s agit ici non de la grenouille ordinaire, mais de la grenouille de mer. Dans le Traité de la Génération des animaux, liv. III, § 46, p. 236, édit. et trad. Aubert et Wimmer, Aristote s'arrête plus longuement sur cette exception de la grenouille marine, et il l'explique par la grosseur de la tête des embryons. D'ailleurs, il semble croire que la grenouille marine est un séla-cien ; ce qui serait une erreur.

Plus haut. Voir plus haut, § 1.

§ 16, Telles sont les différences. Ce résumé ne paraît pas bien placé ici, puisque l'étude sur les poissons se continue dans ce chapitre et dans les suivants.

Tous ces animaux. Il s'agit surtout des poissons.

§ 17. A l'époque de l'accouplement.... Tous ces détails sont d'une exactitude remarquable; et c'est une observation de ce genre qui a donné naissance, de nos jours, à la pisciculture. On opère des fécondations artificielles en pressant le ventre des mâles, et en répandant sur les œufs le fluide qui en sort.

Comme on l'a dit.... Voir plus haut, liv. III, ch. i, § 10.

§ 18. Les vaisseaux du sperme.... Ces détails, bien que très généraux, paraissent être assez exacts; et les observations récentes n'y contredisent pas.

D'après les dessins anatomiques. ... Voir plus haut dans ce chapitre, § 8. Je répète ce que j'ai déjà dit : c'est que l'idée d'illustrer les descriptions par des dessins n'est pas neuve, bien que l'opinion commune le suppose. Cette idée, comme on le voit, remonte aux Grecs et à Aristote.

§ 19. Les sélaciens. Ces observations nouvelles ne tiennent pas étroitement à celles qui précèdent; et Ton peut supposer ici quelque désordre dans la rédaction. Ce sont des matériaux juxtaposés plutôt qu'une composition régulière.

- Ont des superfétations. L'expression grecque est obscure ; je lai traduite littéralement; mais on ne la comprend pas bien. On pourrait traduire aussi « Ont plusieurs fécondations » ; en d'autres termes : « Sont féconds plusieurs fois dans l'année ». Je ne trouve rien dans la zoologie actuelle qui puisse servir à éclaircir ce passage d'Aristote; voir les généralités sur les sélaciens, dans la Zoologie descriptive de M. Claus, pp. 812 et suiv., et Cuvier, Règne animal, tome II, p. 384.

L'Étoilé. J'ai traduit littéralement le mot grec. La zoologie moderne a conservé le nom ; mais elle l'applique à des Échinoderines et non à des poissons. Voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 250.

Maemactérion. Ce mois athénien correspond à nos mois d'octobre et de novembre; et il commençait vers le 20 octobre à peu près. On a cru pouvoir préciser davantage, en fixant spécialement du 22 octobre au 22 novembre.

Les autres chiens de mer... Tous ces détails sur l'époque de là ponte des sélaciens sont sans doute exacts, en ce qui concerne les poissons des eaux de la Grèce ; mais les observations de la science moderne sont fort diverses et ne concordent pas toujours entre elles. Voir la note de MM. Aubert et Wimmer, tome II, p. 39.

§ 20. Les torpilles. On ne sait rien de plus particulier sur les torpilles que ce qu'en dit ici Aristote.

Les sélaciens. L'expression est peut-être bien générale.

§ 21. En dehors de leurs congénères. La zoologie moderne ne paraît pas avoir fait de recherches spéciales sur ce point.

La rhine et la raie. L'identification n'est pas certaine. Voir plus haut, liv. I, ch. v, § 4. Pour Cuvier, Règne animal, tome II, p. 304, la Rhine des Grecs est le squale appelé Ange.

La rhineraie. La zoologie contemporaine a conservé le mot grec entier; et il y a un sélacien de l'ordre des Rajidee qu'elle nomme aussi Rhinobatus; voir la Zoologie descriptive de M. Claus, p. 820 ; mais on ne dit plus que ce soit un produit hybride de l'accouplement d'une rhine et d'une raie. Voir Cuvier, Règne animal, tome II, p. 395.

§ 22. Ainsi les chiens de mer... Ce résumé paraît avoir été ajouté après coup ; et il ne correspond guère à tous les développements donnés dans ce chapitre. C'est sans doute une interpolation

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